L'avenir de Genfit s'éclaircit complètement

crédit photo Sébastien Gras crédit photo Sébastien Gras

Le succès en phase 3 de son candidat médicament Elafibranor ouvre à la biotech lilloise le paiement intégral des financements d'Ipsen et des perspectives de royalties. Sans compter un portfolio de molécules très prometteuses.

« C'est une nouvelle majeure positive pour Genfit ». Pascal Prigent, directeur général de Genfit, ne cachait pas sa satisfaction à l'issue de la présentation des derniers résultats de l'étude de phase 3 de la molécule phare de la société, l'Elafibranor, pour le traitement d'une maladie inflammatoire du foie, la cholangite bilaire primitive (PBC). Les demandes d'autorisation auprès de la FDA aux Etats-Unis et de l'Agence européenne du médicament vont pouvoir être opérées.

« On est clairement sur la dernière ligne droite. La probabilité est très forte désormais d'être approuvé puis d'être lancé », estime-t-il, évoquant une possible commercialisation dès le second semestre 2024. Car le classement en Accelerator Approval Program devrait permettre de gagner plusieurs mois sur le calendrier usuel. Cette réussite fait les affaires d'Ipsen, qui a acquis la licence de cette molécule en 2021, en même temps que 8% du capital de la biotech lilloise. Genfit aussi, bien sûr, puisque l'entreprise, définitivement sortie de l'échec de sa molécule contre la NASH, peut désormais espérer le paiement complet des 360 millions d'euros qu'avait promis Ipsen sous conditions. Seule une partie liée aux résultats commerciaux doit encore attendre les résultats des ventes. Genfit touchera aussi des royalties. La PBC est une maladie rare mais dont le marché est évalué à 1,5 milliard de dollars par an, précise Pascal Prigent.

6 candidats médicaments

« Cela apportera un flux financier qu'on n'a jamais eu », se réjouit le directeur général qui compte utiliser ces moyens pour accélérer le développement de son portefeuille de molécules. Soit pas moins de six candidats-médicaments, dont trois consacrés à l'ACLF, la décompensation aiguë de la cirrhose, une maladie sans traitement autre que la greffe du foie, pour laquelle le marché mondial est estimé à 4 milliards de dollars. Un programme fort chargé donc, qui va nécessiter le renforcement des équipes de l'entreprise pour passer de 140 à 180 personnes environ.

A noter que l'annonce des résultats cliniques a été suivie d'un mouvement spectaculaire de yoyo sur le cours du titre Genfit, coté en bourse. Ce dernier s'est d'abord envolé de 30% avant de redescendre de près de 9% dans la même journée, avec pas moins de 13% du capital ayant changé de main en 24 heures le 30 juin, jour de l'annonce. L'action s'échangeait autour de 3,70 € le 12 juillet, un niveau que le dirigeant juge en grand décalage avec la réalité de l'entreprise.