Le PSE de la Voix du Nord accueilli par une motion de défiance

Déjà annoncé il y a deux mois, le plan social de la Voix du Nord rentre dans sa phase officielle. 105 postes devraient être supprimés, largement orientés sur le volontariat des salariés les plus anciens. Une assemblée générale tenue mardi 17 janvier a immédiatement réagi par une motion de défiance.

« Pas de commentaire ». La direction du quotidien régional La Voix du Nord n'a pas souhaité commenter le plan social présenté lors de la première réunion du CSE le 16 janvier. C'est l'intersyndicale qui a précisé les contours de ce plan qui toucherait au final 105 postes, compensés en partie par la création de 50 autres. Rappelons que l'effectif de la Voix du Nord est de 660 personnes. La rédaction, fortement concernée par le dégraissage, a tenu une assemblée générale le 17 janvier qui a adopté à une écrasante majorité (98% des 258 votants) une motion de défiance à l'encontre du directeur de la rédaction Pierre Mauchamp, mais aussi le rédacteur en chef et Rossel. Le communiqué de l'intersyndicale, titré « défiance et refus du plan proposé », juge que le directeur de la rédaction est « le principal auteur d'un plan de réorganisation catastrophique (...) dénué de tout projet éditorial ». Il dénonce aussi le « silence affligeant » du rédacteur en chef Patrick Jankielewicz, et pointe encore les visées « purement financières » de l'actionnaire belge Rossel.

L'assemblée générale a décidé l'arrêt des négociations en attendant de meilleures propositions de la direction.

 

13 éditions au lieu de 17

Quel est le plan de restructuration présenté ? Selon les syndicats, 48 postes de journalistes seraient supprimés, avec une véritable « purge » pour les bureaux de Calais (qui passerait de 6 à 3 reporters et un demi poste de rédacteur), Lille et Roubaix-Tourcoing (de 16 à 8 reporters, et un rédacteur). Le nombre d'éditions serait ramené au total de 17 à 13. A l'inverse, 17 postes de rédacteurs seraient créés ainsi que onze au desk. Les assistantes d'agences et d'éditions sont également très concernées, avec 14 postes supprimés sur 32. Côté cadres, 15 postes sont supprimés. Le service prémédia disparaîtrait (6 postes) avec des licenciements directs, tandis que la centrale de réservation serait transférée à la Voix Média. Selon nos informations, la majorité du plan serait opérée sur la base du volontariat, en ciblant plus spécifiquement les salariés nés jusqu'en 1965. Les compensations financières seront donc une composante importante de ce plan, mais dans un contexte délicat pour la Voix du Nord. Le quotidien est confronté comme tout le secteur de la presse à des hausses très lourdes des prix des matières premières et de l'énergie, avec des perspectives économiques difficiles.

Pour les syndicats, « nos inquiétudes reposent sur le fait qu'il n'y a dans ce PSE aucun plan de développement, juste un plan financier » qui s'appuie sur la mutualisation des contenus, le regroupement d'éditions, une coupe dans la masse salariale et l'augmentation régulière du prix du journal.

Le plan social devrait aboutir d'ici au 14 avril, présenté comme la date butoir.