Les 35 heures sont un ve?ritable fiasco
Quest ce qui freine selon vous le de?veloppement dune ETI en France ?
Ce qui nous freine comple?tement cest la partie ressources humaines et relations sociales. Les 35 heures sont un ve?ritable fiasco et nous cou?tent extre?mement cher par rapport a? nos principaux concurrents qui sont europe?ens, polonais, ou allemands. Les Allemands qui sont dailleurs plus malins que nous puisquils font fabriquer en Roumanie ou en Pologne. Nous avons donc un proble?me de main duvre et de flexibilite? au niveau du temps du travail. Nous sommes dans un me?tier saisonnier avec 4 mois de sous activite? a? partir du mois doctobre. Ce sont des mois tre?s difficiles ou? nous sommes oblige?s de faire du cho?mage technique. A partir de juin- juillet nous faisons des heures supple?mentaires et prenons des inte?rims. Ce ne?tait pas le cas avant la crise de 2008. Nous sommes aussi lie?s au climat et toute lactivite? travaux publics est beaucoup plus active de?s quil commence a? faire beau.
Votre cliente?le regroupe plusieurs secteurs. Ont-ils le me?me poids sur le chiffre daffaires ?
Nous sommes sur deux secteurs : les travaux publics et les bennes grands volumes. Pour les travaux publics, le niveau sur lanne?e 2015 a e?te? historiquement le plus bas depuis 30 ans en terme de volume pour les camions porteurs. Nous en e?quipons via notre filiale Bennes Marrel qui a connu une baisse de 30% en CA lanne?e dernie?re. Sur 4 ou 5 ans, nous somme sur du moins 60%. Nous sommes donc sur un secteur comple?tement sinistre?. Le secteur des bennes grand volume se de?coupe en deux branches. Lagroalimentaire qui ne se portait pas trop mal lanne?e dernie?re. Et lindustriel qui correspond a? tout ce qui est transport de minerais, scories ou de petite ferraille. Actuellement, cest catastrophique aussi. Il ny a quun secteur qui fonctionne bien cest celui de lenvironnement et du transport de de?chets avec un produit « fond mouvant » sur lequel Benalu a une place qui commence a? devenir significative. Par rapport a? lanne?e dernie?re nous avons fait 8% de CA en plus. Globalement, nous avons re?ussi a? compenser la baisse des travaux publics par une augmentation de lagroalimentaire et de lenvironnement.
Votre activite? nest pas impacte?e par la reprise de lautomobile ?
Ce sont deux secteurs diffe?rents. La seule chose que nous avons en commun avec lautomobile cest de rouler sur la route. Notre fabrication est industrielle mais avec une touche finale qui nous rapproche de lartisan. Nous utilisons de vrais professionnels. Ce qui nous impacte ce sont les de?cisions gouvernementales a? lemporte pie?ce qui peuvent du jour au lendemain bloquer une activité. Par exemple le [de?cret N.D.LR ] 44 tonnes qui a modifie? le tonnage et comple?tement bloque? les prises de commande pendant 6 mois parce que les gens ne savaient pas dans quelle direction nous allions en terme de nombre dessieux pour prendre le tonnage. Le?cotaxe e?galement. Le prix du pe?trole peut e?tre e?galement tre?s perturbateur. Quand il explose, les transporteurs qui ne gagnent plus dargent ninvestissent plus. Mais le plus gros proble?me que nous connaissons actuellement cest la concurrence de?loyale que subissent nos clients de la part des pays de lEst avec les salaires des chauffeurs tre?s bas et du cabotage peu conforme aux re?gles europe?ennes. Notre socie?te? ne vit que par linvestissement.
Dans combien de pays exportez-vous ?
Notre premier pays cest lAllemagne. Viennent ensuite lEspagne, le Portugal, les pays de lEst et LEurope du Nord. Nous venons de de?marrer Israe?l ou? il y a eu un changement de la re?glementation au niveau des tonnages transporte?s avec un resserrement des contro?les. Automatiquement les gens ont bascule? chez nous pour pouvoir avoir plus de charges. Nous faisons aussi un petit peu de Core?e et tous les ans une petite dizaine de mate?riels pour le Japon. Notre cur de me?tier a? lexportation reste quand me?me lEurope. Linternational repre?sente 38% de notre chiffre daffaires. Lobjectif dici 3 ans serait de monter a? 50%.
Recueilli par Etienne Vergne
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