Sidérurgie : Liberty pourrait faire les frais des déboires de Greensill

Les déconvenues de Greensill et du groupe GFG Alliance, propriétaire d'Aluminium Dunkerque et d'Ascoval, créent de grosses turbulences et de sérieuses incertitudes.

La faillite de l'ancienne fintech à succès Greensill, à Londres, pourrait bien avoir des effets collatéraux délicats dans notre région. Car Greensill était l'un des principaux financeurs du groupe sidérurgique GFG Alliance, dirigé par Sanjeev Gupta. Or GFG Alliance a repris successivement Aluminium Dunkerque, principale fonderie d'aluminium d'Europe, et Ascoval, ainsi que France Rail Industry à Hayange, dans le cadre d'une filière de rail intégrée. Il se trouve que ce qui s'appelle désormais Liberty Ascoval devait souscrire un PGE de 50 M€ fin mars pour assurer ses gros besoins en fonds de roulement. En effet, l'usine repart très fort aujourd'hui dans le cadre de sa reprise commune avec France Rail Industry autour d'une filière rail française intégrée. Le tonnage a été multiplié par cinq en trois mois, passant de 5000 tonnes à 25 voire 30 000, nous rapporte le dirigeant d'Ascoval Cédric Orban. 

Les déconvenues de Greensill et les menaces q'elles font peser sur le groupe britannique inquiètent forcément les fournisseurs qui réclament des délais de paiement plus serrés et des modalités nouvelles. Le sujet est en haut de la pile des pouvoirs publics et des collectivités qui connaissent le dossier Ascoval par cœur, depuis le désengagement de Vallourec en passant par le fiasco de la reprise par Altifort...

Reste une autre inconnue : Liberty Steel, division sidérurgique de GFG Alliance, venait d'annoncer il y a quelques semaines un projet d'une usine très importante de briquettes de minerai de fer à proximité d'Aluminium Dunkerque, à base d'hydrogène. Un projet d'au moins un milliard d'euros d'investissement, en partenariat avec d'autres acteurs. On peut supposer que ce dossier soit à tout le moins repoussé sine die voire mis entre parenthèses pour fort longtemps.