Lille Métropole cherche sa cohérence budgétaire

Pas de nouvel impôt par " dogme politique "; recul des dotations d'Etat; maintien d'un niveau d'investissement très élevé; explosion des frais financiers... : l'équation 2012 de la communauté urbaine ressemble à la quadrature du cercle pour son vice-président au budget, Dominique Baert (photo). Pas question pour l'édile et l'exécutif de toucher au rythme intense des investissements lié à la conjonction de gros chantiers (accessibilité du grand stade, station d'épuration de Marquette,...), soit 526 M€ qui seraient inscrits au BP 2012, et pas question non plus de fiscaliser davantage les ménages, tandis que les dépenses de fonctionnement seront passées à la moulinette. La seule marge possible serait de modifier la cotisation foncière des entreprises, dont le produit serait de toute façon ridicule : moins d'1 M€. Cinq fois moins que ce que la hausse du franc suisse va peser sur le remboursement de la dette. Car si la " gestion dynamique " de cette dernière a permis d'économiser beaucoup, certains emprunts toxiques viennent aujourd'hui plomber les finances. Le volontarisme métropolitain au nom d'une action contra-cyclique se heurte au mur des frais financiers, qui devraient grimper de 27 M€ en 2012. Pour tenir les ambitions, l'encours de dette devrait ainsi être accru de 107 M€ pour atteindre 1622 M€ fin 2012. Une remontée indispensable selon l'élu au budget car " une stabilisation serait incompatible avec la montée de nos programmes. Nous ne jouons pas les récessifs, nous ne jouons pas la dépression! ", lance Dominique Baert. Copie définitive lors de la session budgétaire le 8 décembre.