RSA et investissement : le Nord appuie sur l'accélérateur

Christian Poiret, président du Nord, à la Maison natale Charles de Gaulle à Lille. Christian Poiret, président du Nord, à la Maison natale Charles de Gaulle à Lille.

Vendredi 10 septembre, à la Maison natale Charles de Gaulle à Lille, le nouveau président du Département du Nord Christian Poiret a déroulé la feuille de route de son mandat. Tour d’horizon.

« Foncièrement gaulliste », il se veut le président de tous les Nordistes. Un président sur le terrain, chaque semaine, dans les 42 cantons du département le plus peuplé de France. Avec comme engagements forts pour les six prochaines années : le retour à l’emploi des allocataires du RSA et le contrôle des finances. Christian Poiret a prévenu, il ne sera pas « Bernard Derosier, Patrick Kanner ou Jean-René Lecerf ».

Il compte bien imposer son style et sa façon de faire à la tête du Département du Nord. Comme il l’a toujours fait à la présidence de Douaisis Agglo, son « laboratoire ». Sa grande priorité : l’emploi. Le Nord est depuis cet été passé sous la barre des 100 000 avec 99 600 foyers allocataires du RSA. Une première. Pour autant, le successeur de Jean-René Lecerf et ancien vice-président aux finances ne veut pas relâcher les efforts. « Je souhaite aller plus loin ». En « mettant le turbo » sur les 25-35 ans notamment. Son objectif est que ceux-ci « ne soient plus au RSA à 60 ans ». Pour cela, Christian Poiret mise gros sur les Maisons Départementales Insertion et Emploi (MDIE). Les 35 600 foyers cibles seront tous « convoqués » prochainement afin d’être « évalués » puis accompagnés vers l’emploi.

Pour relever son pari, l’homme de 64 ans compte sur « la Région, la Chambre des métiers, les CCI, la MEL », détaille t-il. Sans oublier « les chefs d’entreprises et le Medef. On aura besoin d’eux ». Chaque semaine, Christian Poiret analysera le retour à l’emploi des jeunes allocataires via un tableau de suivi.

« Rigueur de gestion »

C’est l’autre priorité du nouveau président du Département, l’investissement. Pour 2022 le budget alloué est d’environ 330 M€. En hausse par rapport à cette année (270 M€) pour « assurer les coups lancés », confirme Christian Poiret. En parallèle, ce dernier veillera les dépenses et recettes du Département comme le lait sur le feu. « Cette rigueur de gestion sera démontrée par la création d’une direction de contrôle de gestion », annonce t-il. Une équipe qui aura pour principale mission l’optimisation. « L’esprit de recette doit exister ! L’optimisation rapporte au Département et aux communes », lance Christian Poiret.

Le président l’assure : il n’y aura pas d’augmentation de la fiscalité, ni des dépenses de fonctionnement. Et pas question de toucher aux 75 M€ de droits de mutation à titre onéreux (frais de notaire) attendus cette année. En face, Christian Poiret attend (et espère) que l’Etat « fera sa part » sur le plan pauvreté et le schéma enfance-famille entre autres. « Chacun doit prendre ses responsabilités. Je ne peux pas dépenser l’argent que je n’ai pas ! »