Trois pépites régionales primées aux trophées CCI France International

Cosimo Prete, dirigeant de CST et Yann Leca, directeur financier d'Exotec, deux des trois lauréats régionaux Cosimo Prete, dirigeant de CST et Yann Leca, directeur financier d'Exotec, deux des trois lauréats régionaux

Carton plein pour la région lors des trophées CCI France International, avec trois lauréats sur sept, dont CST, boudée en France, mais qui explose dans le monde entier.

 

"Nul n'est prophète en son pays, même au sein de la start up nation !» Cosimo Prete (photo), fondateur et dirigeant de la start up lilloise Crime Scene Technology, n'a pas manqué l'occasion de la grande soirée annuelle des trophées CCI France International à Paris pour faire passer le message. Son entreprise créée il y a dix ans développe des technologies de pointe pour sécuriser les documents d'identité et les billets de banque.

Elle réalise 98% de son chiffre d'affaires -non dévoilé - à l'international, aussi bien en Allemagne, qu'en Mongolie ou en Côte d'Ivoire. Mais cette «govtech » haut de gamme, qui travaille avec des références aussi prestigieuses que le FBI ou Scotland Yard, est systématiquement entravée en France. Petit-fils de mineurs arrivés d'Italie sans parler un mot de français, Cosimo Prete est pourtant très attaché à la France où il va poursuivre ses développements. « Par rapport à notre innovation, tout a été financé par Bpifrance et des fonds d'investissement. Il est dommage que ça profite d'abord à l'étranger », regrette-t-il.

L'entreprise de 15 salariés, qui a déjà ouvert son capital il y a trois ans (Finovam, Fira, NFA, Covestro), vise une nouvelle levée de fonds d'ici la fin d'année, pour laquelle elle a mandaté Edmond de Rothschild. Objectif : financer un nouveau site de production hypersécurisé, accroître la force de frappe export, et muscler ses ressources humaines : CST devrait les doubler voire les tripler sous trois ans.

Développement fulgurant 

Les Hauts-de-France sont également à l'honneur grâce à Exotec, prix de la performance à l'export. La licorne industrielle de Croix, spécialiste en intra-logistique robotisée, connaît un développement fulgurant (+80% l'an depuis trois ans). Ses robots Skypod, protégés par 100 brevets, se vendent comme des  petits pains sur toute la planète.

L'export représentait le tiers des ventes il y a trois ans, les deux tiers aujourd'hui. L'entreprise, qui a levé 335 M$ en début d'année -ce qui la valorise à 2 mds $, compte déjà 750 personnes. Avec une cible de 1 200 à 1 500 collaborateurs à court terme dont 1 000 sur son futur siège de l'Imaginarium, fin 2024. « 80% des entrepôts ne sont ni automatisés ni robotisés. On a un très gros marché devant nous », anticipe Yann Leca, directeur financier d'Exotec, qui confesse un certain paradoxe : « on fait des robots mais nos défis sont d'abord humains. On doit avoir les meilleurs ingénieurs ».

Enfin, la société Ynsect a aussi reçu un trophée au titre de la RSE. Certes parisienne, l'entreprise compte sa principale implantation à Amiens, la plus grande ferme verticale au monde en matière d'élevage de vers de farine pour produire des protéines d'insecte et des engrais naturels. La société de 300 salariés se donne l'objectif pour le moins ambitieux d'aider le monde à se nourrir sans détruire la planète.