AxBx veut changer de braquet avec son anti-rançongiciel

Grégory Snauwaert, dirigeant d'AxBx Grégory Snauwaert, dirigeant d'AxBx

Villeneuve d'Ascq. Le spécialiste de la cybersécurité compte sur sa nouvelle solution très innovante, baptisée ranShield, pour prendre une longueur d'avance.

 

Il aura fallu deux ans à AxBx pour développer sa nouvelle arme fatale anti-rançongiciel, ranShield. Alors que le cybercrime a littéralement explosé pendant la crise pandémique, (lire aussi notre numéro spécial cybersécurité n°110), la société villeneuvoise entend bien profiter de son avantage au plus vite. Elle a d'ailleurs signé la mise à disposition de licences gratuites auprès de quatre majors du CAC 40 pour la phase de test en environnement de production. Une référence de choix, qui conforte une forte réputation de l'entreprise malgré sa taille modeste, soit 11 personnes. La société ne publie pas ses comptes. AxBx avait déjà marqué le marché il y a quinze ans avec un premier logiciel, le viruskeeper, fondé sur la détection de la menace par analyse comportementale. Pas moins de 32 millions d'utilisateurs dans le monde en sont équipés. AxBx a aussi développé un pare-feu intelligent sous Windows, mais aussi un coffre-fort à mot de passe, la SecureBox.

Aujourd'hui le logiciel ranShield se présente comme un bouclier anti-rançongiciel inviolable, protégeant tant les postes de travail que les serveurs, par la détection dès les prémices d'une menace. « On gère les premiers signaux faibles », résume Grégory Snauwaert, dirigeant d'AxBx (photo), qu'il qualifie de «gros labo R&D ». En clair, ranShield donne l'alerte, neutralise la menace et isole le poste de travail pour empêcher la propagation et verrouille l'accès du rançongiciel aux données.

Le tout pour un coût moyen de 90 € par poste de travail. "La réalité des attaques par rapport à celles qui sont relayées par la presse, c'est 1 pour 1000! On arrive avec le parfait timing. Ca va forcément exploser, on a 18 à 24 mois sans personne en face, il faut qu'on dégaine très vite », commente le dirigeant, approché depuis plusieurs mois par Xavier Niel, parmi d'autres.

AxBx a jusque là développé ses projets en propre pour conserver son indépendance. Et demain ? Grégory Snauwaert évoque l'idée d'une levée de fonds modeste d'un demi-million d'euros après de business angels, pour éviter une grosse dilution tout en se dotant de moyens. Le marché français est bien sûr ciblé mais surtout l'Allemagne (déjà 17% des ventes) qui devrait rapidement générer un volume d'affaires supérieur à la France, présume le dirigeant, qui exclut le marché américain, au ticket d'entrée exorbitant. La société table en tout cas sur un effet de booster puissant, qui devrait générer au moins trois nouveaux postes rapidement.

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