Bienvenue Gérard !
Mais aussi, ne nous le cachons pas, par son formidable pouvoir d'achat et son rayonnement international, quand bien même il pâlirait un peu de ses dernières aventures fiscales et de son bras de fer médiatique avec le Premier Ministre.
Certes, le symbole de notre plus grande star française quittant le pays pour cesser de payer 85% d'impôts sur ses revenus fait désordre. Depardieu nous sert sa "bouc-émissarisation" sur un plateau d'argent et il est tentant de hurler avec les loups.
Grand Lille transfrontalier
Mais convenons d'abord - égoïstement- qu'il aurait tout aussi bien pu rejoindre Aznavour, Adjani, Christian Karembeu, Daniel Auteuil ou Guy Forget à Genève, Christian Clavier à Londres, Zinedine Zidane en Espagne voire Florent Pagny en Patagonie. Réjouissons-nous donc (mezzo voce !) de son choix pour le Grand Lille transfrontalier.
Et rappelons deux vérités . La première, juridique : le traité de Rome, qui date quand même de 1957, pose le principe de liberté de circulation dans le territoire communautaire. Donc, sauf à revenir sur 60 ans de construction européenne, on voit mal comment déchoir quiconque de sa nationalité - proposition funeste d'un député sans doute en quête de notoriété?- pour cause d'installation dans un autre pays membre pour des motifs fiscaux.
La seconde, économique : Arthur Laffer a formalisé dès les années 70 le concept que trop d'impôt tue l'impôt, ou que "trop de taux tue les totaux", par une courbe célèbre dressée sur une nappe de restaurant - un signe ? Et c'est Christian Noyer, le patron de la Banque de France lui-même, qui est venu alerter à sa façon sur la situation en évoquant rien moins que "l'asphyxie fiscale" de la France. Dans la bouche plus que prudente d'un tel expert, ces mots choisis pèsent lourd.
Alors Gérard, on ne vous félicite sûrement pas pour votre départ fracassant de l'Hexagone, mais dans un monde libre, vos raisons vous regardent. Venez dépenser sans compter chez nous tant que vous ne conduisez pas en état d'ébriété.
Bienvenue chez les Ch'tis !
Et excellentes fêtes à vous tous ! Rendez-vous en 2013 !
Olivier Ducuing
Directeur de la rédaction
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