Bridgeston décline le projet alternatif de l'Etat

La direction de Bridgestone rejette le plan d'investissement proposé par Accenture et confirme la fermeture de son site de Béthune. Il s'agit maintenant de trouver des solutions pour les 863 salariés et de revitaliser le territoire. 

 

La présence de la ministre de l'industrie Agnès-Pannier-Runacher et la forte pression qui s'est exercée sur lui depuis l'annonce initiale n'ont rien changé : l'équipementier pneumatique japonais Bridgestone a affirmé ce matin, lors d'une réunion de la dernière chance associant les représentants du personnel, qu'il rejetait définitivement le plan alternatif proposé par le cabinet Accenture à la demande du gouvernement pour tenter de sauver l'usine de Béthune. Rappelons que le Nippon avait annoncé son projet de fermeture de sa seule usine française par un communiqué le 16 septembre dernier. Un coup de massue pour les 863 salariés de cette usine implantée à Béthune depuis 1961.

Le leader mondial du pneumatique ne s'est pas laissé séduire par le plan d'investissement de 100 M€, que devait puissamment cofinancer l'Etat, pour permettre au site de retrouver sa compétitivité notamment à travers des lignes de production très modulables. Ce plan était supposé permettre la sauvegarde de 460 à 560 emplois. Néanmoins, même si Bridgestone avait accepté il y a trois semaines d'étudier ce projet, on sentait déjà dans son communiqué un choix plus formel que profond.

Dans un communiqué publié ce 12 novembre, le groupe japonais explique qu'après avoir étudié le plan d'Accenture, il est « arrivé à la conclusion qu’(il) ne permet pas d’aboutir à un scénario industriel réaliste pour le Groupe comme pour les salariés de Béthune ». Pour lui, ce plan ne résolvait pas en premier lieu, le problème de surcapacité de Bridgestone en Europe, qui s'accroît avec la crise sanitaire ; ensuite, il supposait une réduction de taille de l'usine à hauteur de 3 millions de pneus par an au moment où les grands acteurs concentrent au contraire des unités de forte capacité, entre 10 et 20 millions de pneus.

 

 

"Qu'ils mettent le maximum" 

 

« Nous allons nous battre pour que ce site reste industriel», insiste désormais Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France. C'est d'ailleurs le sens des démarches menées tant par Business France que par le cabinet BPI. Le président de Région veut désormais que Bridgestone assume toutes les responsabilités de sa décision. « Aujourd'hui ce qu'on attend d'eux, c'est qu'ils mettent le maximum pour que les salariés puissent individuellement rebondir et pour que ce territoire puisse rebondir », a-t-il déclaré à la presse.

Bridgestone annonce déjà avoir identifié "une dizaine d'opportunités dont 4 projets bien définis". Il réaffirme aussi son accord à céder le site à un concurrent qui serait candidat au rachat. Par ailleurs, il précise avoir déjà proposé 100 reclassements au sein d'autres entités du groupe (Firs Stop, Côté Route, Speedy), et avoir identifié 400 offres d'emplois sur le territoire.