Charlet repart sous l'égide de Stéphane Jean-Baptiste

"Aujourd'hui l'entreprise est saine", souligne son repreneur Stéphane Jean-Baptiste "Aujourd'hui l'entreprise est saine", souligne son repreneur Stéphane Jean-Baptiste

Après un passage éclair sous le contrôle d'AdVitam, le groupe de fruits et légumes passe dans les mains de son directeur général à la barre du tribunal de commerce.

 

Les 220 salariés repris ainsi que l'ensemble des activités du groupe et la rentabilité dans un an. Voilà le pari de Stéphane Jean-Baptiste, dont l'offre de reprise du négociant en fruits et légumes Charlet a été retenue le 22 mars par le tribunal de commerce de Lille Métropole. Un homme du métier – il a travaillé dix ans chez Pomona – qui connaît très bien cette entreprise de 75 ans cette année pour l'avoir dirigée depuis plus de deux ans. C'est lui qui avait engagé son redressement suite à la prise de contrôle par le groupe coopératif AdVitam fin 2020. Mais, confronté à la crise agricole et celle du pouvoir d'achat, le groupe arrageois a dû faire machine arrière sur ses perspectives de développement en circuit court, en arrêtant de nombreux magasins Prise Direct'. Une décision qui a en parallèle fermé des débouchés pour Charlet, dont la holding a du déposer le bilan, à la grande surprise du directeur général. Le groupe avait toutefois perdu 2,5 M€ en 2021 et demeurait déficitaire.

« J'ai pris ma décision en trente secondes "


Mais il n'aura pas fallu longtemps pour trouver une solution et relancer l'entreprise. Le retrait d'un premier candidat parisien a poussé Stéphane Jean-Baptiste à se jeter à l'eau. «J'ai pris ma décision en trente secondes », raconte-t-il. En revanche, il a ensuite pris le temps d'assurer ses arrières pour bâtir « un projet solide, viable et financé », « qui garde l'ADN familial », et de surcroît soutenu par les salariés. Un financement de quelque 3,5 M€ assuré par un montage bancaire et complété par la cession du bâtiment, dont le groupe demeurera locataire ; un soutien maintenu par AdVitam qui s'engage à faire appel à Charlet pour alimenter ses points de vente (notamment Gamm Vert) ; un soutien de la filière via le réseau national des distributeurs de fruits et légumes CRENO ; enfin, une perspective d'ouvrir le capital aux salariés qui le souhaitent.

Aucune des entités opérationnelles (Charlet, Norocean pour le négoce de fruits de mer, Houssoye Transports et une filiale belge) n'avait été placée en procédure collective. Le dirigeant estime que le groupe est aujourd'hui bien armé pour réussir ce pari, alors que tout un travail de redressement avait été plus qu'entamé avec le précédent actionnaire, qui aura mobilisé 11 M€dans cette ambition, et dans l'assainissement financier pour les paiements de TVA, d'URSSAF et autre PGE. Toutes les procédures opérationnelles avaient été « remises dans le bon ordre et aujourd'hui l'entreprise est saine», affirme son nouveau propriétaire. «La première phase de retournement est achevée. 8 commerciaux ont été embauchés, beaucoup de clients sont revenus. On est au-delà de nos objectifs, nous sommes sur une pente ascendante », s'enthousiasme Stéphane Jean-Baptiste, très confiant dans l'avenir.

 

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