E-Valley passe du mirage à la réalité

Un bel aréopage des représentants de l'Etat et des collectivités locales avait fait le déplacement pour couper le ruban le 11 mai dernier Un bel aréopage des représentants de l'Etat et des collectivités locales avait fait le déplacement pour couper le ruban le 11 mai dernier

Marquion. Les deux premiers bâtiments de l'énorme plateforme logistique du Cambrésis prennent vie. 300 emplois sont déjà déployés sur les modules de 124 000 m2. 1 000 autres devraient suivre.

Un vrai coupé de ruban, avec de vrais discours et une vraie rencontre. L'inauguration d'e-Valley était probablement le premier événement marquant le déconfinement actuel dans la région. Mais ce projet gigantesque voit bien plus loin. Objectif à terme : 750 000 m2 de bâtiments logistique dernier cri, avec une promesse quadrimodale quand le canal Seine Nord arrivera, à horizon 2028. Un parc capable de relier potentiellement une enseigne locataire à 80 millions de personnes en Europe . « Ce jour est un jour de victoire, celle de David Taïeb (le porteur du projet, ndlr) et celle d'un territoire. Nous serons aussi fiers de e-Valley que nous étions fiers de notre base aérienne », s'est réjoui François-Xavier Villain, président de la communauté d'agglo de Cambrai. « C'est un poumon économique dont nous ne pouvons pas encore complètement mesurer l'importance », a renchéri son voisin Pierre Georget, de l'interco Osartis. « E-valley, c'est le projet le plus important de ma carrière d'entrepreneur », s’est écrié David Taïeb, qui a su porter ce parc logistique contre vents et marées, procédures administratives en tous genres et pour finir, crise sanitaire. La mobilisation générale de tous les acteurs et responsables publics a permis de surmonter tous les obstacles. « Nous devons créer les conditions pour remplacer le parcours du combattant par un tapis rouge », a commenté Xavier Bertrand, élargissant le propos sur le rôle des élus pour faciliter la vie économique.

Centre de formation

E-Valley n'est plus une Arlésienne, mais bien une réalité qu'incarnent les deux premiers bâtiments A et B déjà sortis de terre, soit 124 000 m2. Et déjà les premiers locataires ont pris place : le grossiste américain Haddad Brands, qui détient la licence Nike, et Sun City, leader européen du textile sous licence, sont arrivés les premiers. Ils sont aujourd'hui rejoints par Simastock, filiale logistique de Bils-Deroo, et le logisticien C-log, filiale du groupe malouin Beaumanoir (marques Cache Cache, Morgan, Bonobo ou la Halle, notamment). « On est arrivés par hasard dans la région en rachetant Morgan en 2009 dont l'entrepôt logistique était à Tilloy-les-Mofflaines. Nous avions deux cellules de 6000 m2 à quelques kilomètres », expose Bertrand Chabrier, directeur du développement de C-Log. Les besoins du logisticien étant en forte croissance, il a fait le pari de s'implanter dans le parc e-Valley, sur une perspective de 5 cellules, soit un total de 30 000 m2, mais aussi de 100 créations d'emplois à court terme. Haddad Brands, de son côté envisage aussi de passer de 60 salariés aujourd'hui à 120 rapidement. « Ici, c'est notre 31e entrepôt. Nous étions les premiers à nous engager. Nous avons pris 3 cellules de même taille », se félicite Jimmy Bils, patron du groupe éponyme, qui totalise désormais 800 000 m2 d'entrepôts. Déjà 300 salariés occupent les lieux tandis que les engins de terrassement continuent à s'activer sur le site, et qu'une nouvelle construction est en cours. « Vous voyez ce bâtiment ? Chaque année, nous construirons l'équivalent ! », lance David Taïeb. A terme, e-Valley devrait générer un total de 1 300 emplois selon lui. La thématique des ressources humaines devient d'ailleurs un sujet de premier plan, qui justifie la création prochaine d'un centre de formation sur place, dans les anciens bâtiments militaires. 

 

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