Enedis se met en ordre de marche pour accompagner la transition énergétique
Région. Le distributeur public d’électricité prévoit un rythme d'investissement de 300 M€ par an. Parmi les enjeux forts du moment, le développement des énergies renouvelables et celui des bornes de recharges électriques.
« Depuis des années, nous travaillons sur la transition énergétique. Aujourd’hui, elle est là, et Enedis en est un acteur clef. » C’est qu’affirme Jean-Lorain Genty, le directeur régional Nord-Pas-de-Calais, au moment de dresser le bilan de l’année 2023 de l’opérateur et de présenter les enjeux pour 2024. L’an dernier, Enedis a décidé d’aller plus loin que sa vocation de service public, en devenant une « entreprise à mission », telle que définie par la loi Pacte. « On veut porter plus d’intérêt à l’impact de nos activités, explique Véronique Pauly, la directrice régionale Picardie. Ce n’est pas un slogan publicitaire, mais des engagements pour agir concrètement et qui seront vérifiés par un audit externe. » L’entreprise de service public, chargée de distribuer l’électricité, remarque que la production d’électricité ne dépend plus uniquement des grands opérateurs de l’amont, à l’instar des centrales. Désormais, elle est aussi assurée par l’aval (c’est-à-dire les usagers), grâce aux éoliennes, aux panneaux solaires et photovoltaïques, ou encore à la méthanisation.
La région dénombre désormais 41 421 producteurs d’énergies renouvelables (30 776 dans le Nord-Pas-de-Calais, 10 645 en Picardie). En 2023, Enedis a raccordé 461 MW d’énergie renouvelable solaire et 5 034 MW d’énergie renouvelable éolienne (à titre de comparaison, une centrale nucléaire permet de produire annuellement 1 000 MW). Pour cela, deux nouveaux postes sources ont été créés, un dans le Nord- Pas-de-Calais (Bevillers) et un autre en Picardie (Cocquerel). Chaque poste source, d’une surface d’environ un hectare, nécessite un investissement de 15 à 20M€.
300 M€ d'investissement par an
Pour construire et moderniser le réseau de raccordement, il faut investir massivement. Au niveau national, Enedis a prévu une enveloppe de 96 Mds€ pour la période 2020-2040, dont 53 Mds€ dévolus à la seule transition écologique. Dans les Hauts-de-France, 300 M€ sont prévus chaque année, dont 21% pour les énergies renouvelables.
La transition énergétique, c’est aussi le raccordement de près de 10 000 bornes électriques pour recharger les voitures. Fin 2023, le parc d’automobiles électriques et hybrides rechargeables de la région atteignait 130 000 véhicules, en progression de 44% en un an. En 2035, quand les moteurs thermiques seront interdits, le pays devrait compter 17 millions de véhicules électriques.
« Enedis va donc devoir mailler le territoire en points de charges publics, détaille Jean-Lorain Genty. A terme, il faudra qu’il y ait une borne de recharge sur chaque place de parking. » « C’est un véritable défi industriel, remarque Véronique Pauly. On est à la deuxième électrification de la France. En 1946, il fallait tout reconstruire. Aujourd’hui, il faut développer les énergies renou- velables et assurer la transition énergétique. » Ce qui aura un impact gigantesque sur l’activité d’Enedis, chargé des raccordements.
ENEDIS EN RÉGION EN 2023
- 3, 2 millions de clients
- 2 485 salariés (dont 800 en Picardie)
- 171 recrutements
- 275 M€ investis (dont 100 M€ en Picardie)
- 9 725 points de charges publics
- 87 800 km de réseaux électriques
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