Finances locales : Dexia annonce des lendemains difficiles en région

" 2012 va être très compliquée pour le secteur public ". Loin du discours feutré habituel de l'univers de la finance locale, Valérie-Marie Aubin-Vaillant, directrice régionale de Dexia, a présenté de façon très directe la situation financière de nos collectivités régionales et leurs perspectives. L'absence de liquidité interbancaire, les exigences de Bâle III et le renforcement des fonds propres bancaires ont déjà conduit à un resserrement très fort du crédit auprès des collectivités en 2011. Aussi les budgets 2012 devraient-ils être très délicats à boucler. D'autant plus que l'analyse des finances locales montre de grosses faiblesses régionales par rapport à la moyenne française : les dotations et subventions (État, Europe) sont structurellement plus élevées de 3 points que la moyenne française, ce qui, à l'heure de la RGPP, peut inquiéter. Le potentiel fiscal est déjà fortement mobilisé -compte tenu de la faiblesse des bases, et ne laisse que peu de marge. Le niveau des aides sociales est très supérieur ici au reste du pays : elles représentent 23% des dépenses de fonctionnement (19% au national). Elles représentent 587 €/habitant dans le Nord contre 470 € en moyenne française. " Les écarts se creusent, la région n'arrive pas à gommer ses disparités ", observe Dexia.

Signe inquiétant : l'épargne brute des collectivités s'érode nettement. " On pourra voir des collectivités se recentrer sur leurs compétences obligatoires dans le cadre d'une pression sur leurs recettes et leur mode de fonctionnement ", prédit Mme Aubin-Vaillant. Seule piste (un peu) réconfortante : les bases, dont la réactualisation pourrait dégager de nouvelles marges. Dexia achève sa note par une projection à l'horizon 2014, qui laisse apparaître un recul de l'épargne brute de 1,1% l'an, une poussée des intérêts de la dette de 3% avec un encours global stabilisé, et des investissements globaux de 10,4 mds € entre 2011 et 2014 (contre 10,9 mds entre 2007 et 2010).