"On doit découvrir de nouveaux chemins"
C'est une attache fondamentale. Corse par mon père, j'ai hérité d'une maison qui est dans la famille depuis plusieurs générations. On s'y retrouve tous les étés et c'est un point fixe dans l'ensemble de ma vie. C'est d'autant plus important qu'à presque 46 ans, j'ai déménagé 14 fois ! Quel souvenir gardez-vous de la Polynésie, où vous avez servi dans la marine ?
Des souvenirs extrêmement forts liés à la mission de secours. Et des images magnifiques d'accueil, de chorales d'enfants, des paysages très contrastés... C'était aussi ma première expérience de management. A 30 sur un bateau parfois à plus de 100 km des côtes, il fallait maîtriser le risque incendie, la navigation, la sécurité... en ne comptant que sur ses propres ressources. Ce défi humain et technologique vous anime encore aujourd'hui...
La population mondiale a doublé sur une génération ! Avec la même ressource, on doit nourrir, habiller, donner de l'eau, de l'énergie et du travail à deux fois plus d'êtres humains qu'il y a 45 ans ! Et ça ne peut pas se faire en reproduisant des schémas forcément dépassés. On doit découvrir de nouveaux chemins. Vous rêviez de diriger une centrale nucléaire ?
Non bien sûr ! J'ai dû vouloir être pompier puis scaphandrier, et à l'adolescence, chercheur. Puis j'ai vu le coté solitaire de la recherche, et j'ai trouvé ça trop restrictif. J'ai donc commencé par de l'ingénierie plus appliquée, avant de m'impliquer dans des centrales avec un esprit collectif qui correspondait plus à ma nature. Et je suis fier de faire ce job plutôt que de produire de"s boissons gazeuses ou de faire du trading dans une banque, même si c'est plus rémunérateur. EDF est en phase avec mes valeurs profondes. Pourriez-vous vivre à la bougie ?
Je ne crois pas. Grâce à un prof de physique passionné, j'ai vécu l'arrivée des premiers micro-ordinateurs, c'était fascinant. On ne peut pas revenir en arrière. Pour mes trois fils, les ordinateurs ont toujours existé, les portables, Internet... même si on veille avec mon épouse à ce qu'ils fassent la part des choses. Et puis dans notre maison en Corse, il n'y a pas d'écran, c'est une règle d'or. C'est le retour à la nature. J'ai un frère agriculteur bio, on va voir ses poules, ses cultures, ses gîtes en bois... C'est extrêmement rafraîchissant, mais je ne le conçois pas durablement. Ouvrez-vous la porte à l'irrationnel, voire au mysticisme ?
J'ai une foi profonde, mais par construction je suis rationnel, j'aime comprendre et décomposer ce que je comprends. Mais j'aime aussi beaucoup l'humain, et ça ne se met pas en équation. Dans les affaires que je pilote, j'ai besoin de démonstrations logiques pour évaluer le bien-fondé des dossiers, en revanche, dans la relation, le volet intuitif est aussi important et ça me passionne. Dans vos nombreux voyages, quels paysages vous ont le plus marqué ?
J'ai des images très fortes du Japon ancien, mais aussi le souvenir d'une tempête de blizzard au Canada en plein mois d'août, coincés à plus de 3 000 mètres d'altitude... Et la Polynésie, aussi pour la générosité, la spontanéité, l'ouverture. C'est une leçon qu'on apprend quand on voyage et qu'on voit la vie dans toute sa diversité : il n'y a jamais une solution unique, une seule façon de faire un chemin. Ça inspire l'humilité. Vous êtes plutôt ville ou campagne ?
J'ai eu la chance d'habiter Paris avec mon épouse. C'est une ville où il y a une richesse culturelle extraordinaire. À une époque de notre vie on a apprécié ça, mais il y a un temps pour tout. Aujourd'hui on est ravis d'habiter Gravelines, les enfants peuvent se défouler, on fait des balades aux caps même par mauvais temps, ça aussi c'est le plaisir. La seule chose qui me manque, c'est une mer translucide, chaude et sans marée !
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