Le Witloof : nouveau départ prometteur
Nous sommes au cœur de la Pevèle, entre Fretin et Templeuve. Au fond d'une petite impasse niche le Witloof, « l'endive ». Créé il y a déjà bien longtemps dans une maison flamande, l'établissement était déjà un lieu de sortie apprécié d’une clientèle locale d’habitués. Le jeune et aimable Mikaël Braure qui l'a repris en juillet a eu le tact, tout en le rafraichissant, de le garder dans son pur jus d’estaminet flamand, avec ses anciennes tables et chaises typiques. Bois, briques, enduit et plafond bas font une salle à manger simple, intime et chaleureuse pour y servir une cuisine traditionnelle en harmonie avec le lieu. La carte courte, composée de produits locaux, est renouvelée fréquemment selon le marché, selon les préceptes du grand et regretté Paul. Tout est fait maison, précise le tableau-carte qui proposait ce jour-là en entrées un filet de carrelet pané avec sa sauce gribiche, croustillant et moelleux à l’intérieur (6€), une meurette de ris de veau et œuf en cuisson douce (9€), une poitrine de porc et coques, une association terre mer réussie avec les coques en coquilles (6,5€) et un gaspacho agrémenté de crevettes grises et moules (6€).
Pour les plats, le choix portait sur une tranche épaisse d’échine de porc bio, sauce yaourt aux herbes accompagnée d'un quartier de chou braisé à souhait (16€), un filet de maigre bien relevé par une sauce courgette, cerises, et petits legumes verts (16€) et une noix d’entrecôte, crème et oignons brûlés (19€). Quant aux desserts, la « tarte du moment » aux amandes et framboises, était de niveau familial (5€), au côté d'un baba au rhum Diplomatico, ananas (6€), volumineux mais maladroit, ouvert en deux, couvert de chan- tilly. La pâte plus proche du pain n'a pu s'imprégner de son rhum vénézuelien (6€).
Coté boisson, c’est un estaminet ; le must est sans doute dans les trois bières à la pression : Moulin d’Ascq, Jeanlain, et Queue de Charrue, servies vives et mousseuses ; et aussi dans un choix de bonnes bières en bouteille.
La cuisine est généreuse, les assiettes, d'entrées comme de plats, ne sont pas des échantillons. Avec parfois la tentation d'en faire un peu trop à l'instar de cette salade de fenouil qui n'ajoute rien sous l’excellent filet de carrelet.
Au final, une bonne cuisine de bistrot, où le sujet principal de l’assiette est bien traité, séparément, et s’adjoint à une garniture en sauce copieuse et agréable, où l’on ne cherche pas l’esthétique à tout prix. Gageons que le jeune patron garde le cap; il vaut une visite gourmande détendue au calme de cette jolie contrée.
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