Grand Hainaut : La CCI entre proximité et grands projets

La CCI Grand Hainaut joue l'intelligence collective pour dégager des synergies avec les intercos. Avec un mot clé réaffirmé, le terrain.

 

Ce n'est pas un secret, les CCI ont perdu une grosse partie de leur ressource fiscale ces dernières années. « La CCI a des moyens financiers limités, mais pas intellectuels ! », rétorque le président de la CCI Grand Hainaut, Bruno Fontaine, reparti pour un nouveau mandat. Avec une volonté affirmée de se rapprocher davantage des territoires. La Chambre vient de se doter de deux commissions territoriales, sur la Sambre-Avesnois, sous la houlette de Hélène Cattelot, et le Cambrésis, pilotée par Charles Blangis. « C'est incarné. Et on a remis en route les animations qui vont bien », décrit l'élu consulaire qui souligne que si le «back-office » a toute sa vocation à être centralisé pour des raisons de coût et d'expertise, le « front-office » doit occuper le terrain. Y compris pour l'international ou encore Rev3, que les territoires « doivent s'approprier ». Plusieurs gros projets autour de l'hydrogène sont en vue dans le Hainaut, qu'il s'agisse de l'usine verrière AGC à Boussois, avec une centrale solaire qui pourrait générer de l'hydrogène vert, mais aussi un projet à 200 M€ et un troisième dans le sud du territoire, pour 50 M€. La CCI pilote la mise en place d'une boucle de consommation locale d'hydrogène, au titre du programme Territoires d'industries. Pour nourrir aussi des projets plus modestes, elle prépare l'implantation d'un accélérateur Rev3 à Maubeuge cette année, avec pour objectif d'accompagner 30 dossiers.

Chambre d'industrie, mais aussi de commerce : outre l'accompagnement à la digitalisation (lire ci-contre) pour aider les petits commerçants, la CCI s'active pour dynamiser le commerce de centre ville. Elle a mis en place une foncière il y a deux ans, destinée à acquérir des pas de porte à Valenciennes, la ville lui déléguant son droit de préemption. L'objectif est de réaliser un minimum de 20 opérations. « Pour faire remonter une rue, il faut bouger seulement 7 à 8% des commerces», plaide le président de la CCI. Des initiatives similaires sont en vue sur Maubeuge et sur le Grand Hainaut. Un livre blanc dédié au commerce du Grand Hainaut doit par ailleurs être publié dans les six mois.

 

Essor du fluvial

La CCI accompagne aussi les grands projets du territoire. Logistique, avec l'essor du fluvial, et un port intérieur de Saint-Saulve qui est déjà le numéro quatre français en nombre de conteneurs. « Il y a encore du potentiel, mais on doit se renforcer en manutention ». Se prépare aussi l'arrivée du canal Seine Nord pour lequel la gouvernance des futures plateformes reste à construire, sous le pilotage de la Région aujourd'hui.

Ferroviaire aussi, l'une des forces du Valenciennois, avec une bataille pour obtenir la réalisation du dernier barreau pour desservir Mons en fret. « Aujourd'hui, c'est inscrit dans tous les plans français et belge », veut croire Bruno Fontaine.

La formation est l'autre grande priorité consulaire. A travers Tertia (1000 apprentis), Ingenia (école d'ingénieurs en alternance), et les trois écoles Rubika et leurs 1000 étudiants à Valenciennes. Après Montréal, l'Inde et le Kenya, Rubika vise le Vietnam. Devenue association, elle peut désormais se prévaloir d'un diplôme visé de l'Etat, qui lui permet pour la première fois d'apparaître dans Parcoursup.