Hiolle Industries mise gros sur la maintenance ferroviaire

Jean-Michel Hiolle, fondateur du groupe, et sa fille Véronique, présidente du directoire Jean-Michel Hiolle, fondateur du groupe, et sa fille Véronique, présidente du directoire

Valenciennes. Le groupe investit 7 M€ dans un centre d'excellence ferroviaire sur son site historique. Un pari qui vise à offrir une alternative en vue de l'ouverture des TER à la concurrence.

"La Région a le choix de confier à d'autres que la SNCF le rétrofit des trains. Hiolle Technologies vise 50 M€ de chiffre d'affaires sur ce marché ». Véronique Hiolle, présidente du directoire du groupe éponyme, justifie aisément le gros investissement réalisé sur le site historique de Hiolle, avenue Macarez à Valenciennes. Une ancienne friche de Vallourec (encore!) de 40 ha, reprise en 1976 par Jean-Michel Hiolle, dans un pari plus qu'audacieux, mais payant : Hiolle Industries est devenu aujourd'hui une belle ETI de 950 salariés (dont 200 au Maroc), cotée en bourse, pour un chiffre d'affaires de 90 M€, dont 70 % dans le ferroviaire et l'aéronautique.

Hiolle a de longue date déployé une activité de logistique et de maintenance ferroviaire légère sur un autre site voisin, à Trith-Saint-Léger, qui accueille 175 voitures de métro, un TGV complet et des locomotives.

Estampillé France Relance

C'est pour pousser plus loin l'avantage dans la maintenance ferroviaire et le rétrofit (modernisation complète) que le groupe vient de réaménager un vaste bâtiment de 8 000 m2, avec un embranchement ferroviaire en trois voies et une capacité de traiter concomitamment deux rames complètes sur 250 mètres linéaires chacune, avec des fosses et quatre ponts roulants dont deux d'une capacité de 25 tonnes. « Trente ans plus tard, on transforme  encore le site pour bâtir le groupe Hiolle de demain », se réjouit le fondateur Jean-Michel Hiolle. L'investissement divisé entre Hiolle Technologies et Hiolle Immobilier, atteint plus de 7M€ dont 5M€ en matériel. Il est estampillé France Relance et bénéficie à ce titre du soutien des pouvoirs publics. Valenciennes Métropole, l'Agence de l'Eau, le conseil régional apportent leur obole.

Quelles perspectives ? Franck Dhersin, vice-président du conseil régional Hauts-de-France en charge du ferroviaire, y répond lui-même : « Le refit ici m'intéresse. Aujourd'hui, j'ai le choix entre la SNCF... et la SNCF ! Je suis particulièrement content de savoir que j'aurai bientôt le choix ». Or les enjeux sont énormes puisque une première tranche de reconditionnement de 150 rames vient de faire l'objet d'un appel d'offres. « Et j'ai encore deux tranches de 150 rames derrière ! », souligne l'élu régional. Sans compter le potentiel des autres régions.

50 emplois dans les quatres ans
Outre cet investissement matériel, Hiolle pousse les feux dans les ressources humaines, avec la prise de contrôle de la petite société ProFormation (15 salariés) il y a un mois et la création d'une « Hiolle Academy ». Car la question des compétences est particulièrement aiguë dans le secteur ferroviaire, avec une constante montée en qualification de la maintenance, et des recrutements constants, de l'ordre de 20 à 30 postes par an. La création du centre d'excellence ferroviaire devrait quant à lui s'accompagner de la création de quelque 50 emplois dans les quatre ans, promet Véronique Hiolle.

 

Le groupe en bref

Hiolle dispose d'un large panel d'activités à travers quantité de filiales dont : Amodiag Environnement (ingénierie environnementale) à Valenciennes, Apegelec (robotique), Thermival (transformation des métaux et alliages) à Saint-Quentin, Graff (construction métallique et ouvrages chaudronnés complexes) à Fameck (Moselle), Hiolle Technologies (solutions électrotechniques sur mesure), OCAM (câblage embarqué) en Bretagne, Hiolle Logistique à Trith-Saint-Léger, Rhea Electronique (solutions électroniques sur mesure) à Erquinghem-Lys, ou encore TEAM (offre industrielle globale) à Valenciennes, et désormais Pro Formation (formation) également à Valenciennes.