Le Crédit Agricole sonne la mobilisation contre la crise agricole
Branle-bas de combat ! Les conditions météo catastrophiques et les cours bas du fait d'une bonne récolte mondiale entraînent dans la région une crise agricole historique. Vendredi soir à Arras, le Crédit Agricole Nord de France, banque traditionnelle du secteur, a sonné la mobilisation générale au secours des agriculteurs, en présence de plusieurs dirigeants de groupes coopératifs ou de négociants, ainsi que de la DRAF. Au total, la banque verte a prévu une enveloppe de 100 M pour aider l'agriculture régional à surmonter les futures échéances de trésorerie. Car il manque de 25 à 35% de rendement selon les cultures, et donc autant de trésorerie dans les exploitations. « Toutes les espèces sont concernées et toutes les zones », expose Cédric Cogniez, directeur général d'Unéal. Frédéric Carré, président national de la fédération du négoce agricole, parle sans détour du « désespoir des agriculteurs, quel que soit le secteur », évoquant une perte sèche de l'ordre de 600 à 700 par hectare. Il demande au plan national une dérogation aux délais de paiement auprès du secteur de l'agrofourniture. « Nous allons aborder ce mauvais moment collectivement », déclare Bernard Pacory, président du CANF, qui souligne, au-delà des mesures propres à la banque, l'importance de la coordination de tous les acteurs pour marquer la solidarité collective autour d'un secteur stratégique pour l'économie régionale. Les indicateurs sont au rouge vif : en août, le Crédit Agricole avait enregistré un volume de financement inférieur de 40% aux années précédentes.
Prêt bonifié à 1,1%
Concrètement, la caisse régionale du Crédit Agricole va mobiliser tous ses leviers, au-delà des mesures nationales que le gouvernement doit annoncer incessamment. Pause-crédit (contractuelle déjà dans 40% des encours de prêts agricoles), restructurations sur mesure, et un nouveau prêt-pause spécifique pour 2016-2017 : limité à 100 K ce prêt reprendra toutes les annuités de l'exercice pour les rembourser sur une période de 2 à 5 ans, avec un différé d'un an, au taux particulièrement bas de 1,1%. 4000 agriculteurs pourraient bénéficier de ces mesures, soit près du tiers des exploitations.
Une manière aussi pour le Crédit Agricole de conforter sa position prééminente sur le marché agricole : elle détient 86% de parts de marché, précise François Macé, directeur général de la première banque régionale.
De son côté la coopérative Unéal, qui collecte 1,35 MT de céréales et oléo-protéagineux dans a région, a annoncé une série de mesures exceptionnelles pour ses adhérents : entre autres, une avance court terme, mais aussi une distribution exceptionnelle de 2,5 M minimum qui sera proposée lors de l'assemblée générale en décembre. Unéal cible aussi les jeunes agriculteurs, à qui un décalage de paiement des factures de semences, produits de santé et nutrition des plantes sera offert jusqu'à la moisson 2017.
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