Le Hainaut, plus que jamais capitale du ferroviaire
Il y a dix-huit mois, les inquiétudes se faisaient très vives devant l'asséchement des carnets de commande dans le ferroviaire. Or ce secteur est très puissant dans la région, tout spécialement dans le Valenciennois, qui concentre deux grands constructeurs (Alstom et Bombardier) et une myriade de sous-traitants. Soit un volume régional d'1 milliard d'euros de chiffre d'affaires et 14 000 emplois, soit la moitié des effectifs nationaux, avec 200 entreprises, dont la moitié présentes à l'Association des Industries Ferroviaires (AIF). Autant dire que l'avenir d'un tel secteur préoccupait fortement les responsables régionaux. Mais le ferroviaire est une activité très cyclique, au gré de la commande publique,et le vent a tourné (très)favorablement. Au point que certains acteurs affichent désormais des carnets de commande avec un horizon de 10 ans, dopés notamment par les projets du Grand Paris.
Et les embauches repartent sur les chapeaux de roues : l'usine Alstom, par exemple (voir aussi notre photoreportage), aura recruté rien moins que 410 personnes ces deux dernières années !
PROJET CARE
Mais le secteur est encore atomisé, derrière les très grands donneurs d'ordre. Aussi l'Etat a-t-il décidé la création d'un comité de filière fin 2017, avec pour ambition de muscler la compétitivité du secteur, inspiré d'un programme similaire (SPACe) mis en place à Toulouse avec les sous-traitants. un projet CARE a ainsi vu le jour (pour Compétitivité Accom- pagnement Rail emploi), porté par l'AIF, associé à l'Etat, la Région, la CCI, la fédération de l'industrie ferroviaire, Alstom et Bombardier. Un appel à candidatures a été lancé pour accompagner pendant un an une première vague de six entreprises stratégiques de la filière. « Ce pilote régional a vocation à être étendu au plan national », explique Samia Buisine, secrétaire générale du comité de filière.
On notera par ailleurs que le projet de constituer une filière de la déconstruction ferroviaire, qui avait échoué suite à des désaccords entre partenaires, pourrait bien renaître. La clé du dispositif consiste à entrer dans le cercle très fermé des entreprises de désamiantage qualifiées par la SNCF. Elles ne sont que 6 ou 7 à l'échelon national sur 1000 désamianteurs.