Les Prairies du Boulonnais changent de braquet

La toute jeune coopérative laitière investit 3 M€ dans un nouvel atelier de transformation à Boulogne. Avec des capacités décuplées.

 

Le métier d'éleveur laitier n'est pas le plus facile du monde paysan. Beaucoup baissent même les bras. Dans le Boulonnais, quatre exploitations ont décidé au contraire de se retrousser les manches pour trouver de nouveaux débouchés à leur production. En 2016, sous l'impulsion du Parc Régional Cap et Marais d'Opale, elles ont décidé de s'unir dans une petite coopérative laitière, Les Prairies du Boulonnais. En sept ans, la structure a réussi à développer une gamme de produits valorisant leur savoir-faire et leur méthode d'élevage en pâturage. Une diversification qui permet de flécher aujourd'hui 5 000 litres par semaine, permettant de produire 17 000 yaourts, une tonne de fromage blanc ou encore 600 litres de lait pasteurisé, commercialisés en verre consigné, auprès d'un portefeuille de quelque 250 clients fidèles. Soit un chiffre d'affaires de 580 K€ en 2022, probablement un quart de plus cette année, avec désormais 8 salariés.

La structure, appuyée par Réseau Entreprendre Côte d'Opale, était jusque là basée dans l'une des exploitations, à Vieil-Moutiers. Elle franchit aujourd'hui une étape importante : elle acquiert un site d'un hectare dans le parc de Landacres, où elle se dote d'un atelier de 1 000 m2, avec de belles réserves et une chaudière biomasse à plaquette bois, qui pourrait être auto-alimentée dans les 4 à 5 ans. Le nouvel outil permet de multiplier par dix le potentiel de production, mais aussi d'élargir les gammes notamment vers les crèmes desserts ou la crème fraîche, et embaucher, à un rythme prévu de deux à trois recrues par an. Les prairies du Boulonnais pourraient intégrer une gamme bio à court terme, l'un des exploitants ayant décidé de se lancer dans cette voie. Et la société compte aussi sur l'essor du e-commerce, qui permet déjà de livrer toute la France, en partenariat avec Chronofresh. De quoi miser sur une croissance de 40% par an les prochaines années. « Mais on reste artisanaux ! » insiste Clémence Ducroquet, en charge de la coopérative.