Nord Pal Plast embarque l'IA pour affiner le recyclage des bouteilles plastiques

Lesquin. En investissant dans l’innovation, l’entreprise a décuplé sa capacité de recyclage de bouteilles. Prochaine étape : doubler de taille à cinq ans avec 50 M€ d’investissements a minima.

Depuis 20 ans, Nord Pal Plast trie et broie en paillettes des bouteilles en plastique usagées dans son usine de Lesquin. Jusqu’à son rachat en 2019 par le groupe italien Dentis, l’entreprise installée sur l’ancien site Selnor recyclait 4 000 tonnes de matière par an. Entre 2020 et 2022, son nouveau propriétaire a injecté 18 M€ pour installer une nouvelle chaîne de recyclage dotée de quatre machines de tri optique conçues par le norvégien Tomra. Deux de ces machines embarquent une intelligence artificielle permettant d’accélérer et d’affiner le tri des bouteilles, mais aussi d’en traiter de nouvelles comme celles de lait. En bout de chaîne en sort un plastique plus épuré grâce à une quantité de particules indésirables divisée par trois.

La capacité de l’usine nordiste a été multipliée par presque 10. L’an dernier, elle avait permis de recycler 39 500 tonnes de bouteilles. Un volume que Nord Pal Plast souhaite maintenir cette année avec ses 52 salariés. L’entreprise réceptionne des bouteilles usagées sorties des centres de tri des Hauts-de-France, de Belgique et de Grande-Bretagne. En fin de traitement, ses paillettes de plastiques sont envoyées vers les industriels fabricants de bouteilles. A l’instar du groupe Alma, le propriétaire entre autres de la marque d’eau Cristaline, qui détient plusieurs usines en région. Dont une à proximité de Nord Pal Plast, dédiée à la transformation des paillettes de plastique en granulés permettant la fabrication de nouvelles bouteilles d’eau. Cette unité est reliée à Nord Pal Plast par un tuyau dans lequel transitent 900 à 1 000 tonnes de paillettes chaque mois. L’italien Dentis nourrit de hautes ambitions pour Nord Pal Plast. Il s’interroge sur l’opportunité de réaliser des investissements colossaux à horizon cinq ans. Une enveloppe de 50 à 80 M€ permettrait de doubler les installations actuelles. Avec dans le viseur, les 100 000 tonnes de bouteilles traitées à l’année et de nouveaux débouchés