Premier emploi : le parcours du combattant pour la génération Covid ?

L'insertion professionnelle des jeunes générations s'annonce difficile en cette rentrée. L'insertion professionnelle des jeunes générations s'annonce difficile en cette rentrée.

Entreprises fragilisées, perspectives d'embauches incertaines, l'insertion professionnelle des jeunes générations s'annonce difficile en cette rentrée. Toutefois, en région, l'enseignement supérieur reste optimiste. 

"Il n'y aura pas de génération sacrifiée". Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal s'est voulu rassurant au début de l'été. L'enjeu est énorme : pas moins de 700 000 nouveaux diplômés s'apprêtent à faire leur entrée sur un marché de l'emploi morose. L'Etat et la Région portent une attention particulière à ces jeunes, avec une série de mesures massives. Sera-ce suffisant pour éviter la Bérézina lors de l'embauche de la "génération covid" ?

A l'Université de Lille, on joue la carte de la confiance. "Ils ont des compétences et des qualités dont la France a besoin pour se relever, affirme Sylvie Delmer, vice-présidente à l'orientation et à l'insertion professionnelle de l'université lilloise. Ils ne doivent pas se dire qu'ils ont eu diplôme au rabais car ce n'est pas le cas !" Pendant le confinement, l'Université a poursuivi les cours à distance et rallongé les périodes de stages jusque décembre prochain. "On a essayé de trouverdes solutions personnalisées à chaque cas pour que les étudiants ne soient pas pénalisés d'une situation dont ils ne sont pas responsables", indique le vice-président des partenariats socio-économiques Ghislain Cornillon. Qui concède malgré tout: "Le tableau économique est noir. Trouver un premier emploi ne sera pas aussi simple que les années précédentes". Mais selon lui, le marché offrira des opportunités à saisir. "Les jeunes devront prouver leur talent pour mériter leur place en entreprise". A bon entendeur...

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Du côté de l'école d'ingénieurs IMTLille-Douai, "pas d'inquiétude fondamentale", indique son directeur Alain Schmitt.Le plan jeunes du gouvernement prévoit une enveloppe de 6,5 Mds€ sur deux ans pour favoriser, via notamment une prime à l'embauche, le recrutement d'un peu plus de 400 000 jeunes diplômés... jusqu'à bac+3. Excluant, de fait, les apprentis ingénieurs de l'école nordiste. "Nous étions inquiets au début. Finalement, ça ne se passe pas si mal que prévu ! Nous avons des retours rassurants des entreprises", raconte le patron de l'IMT Lille-Douai. Qui prévoit cependant "un peu plus de tension sur le marché qu'auparavant". Il envisage même un taux de placements en entreprise, habituellement de 95%, en repli "de quelques points seulement" en 2021.

Partenariat unique en France

A l'APEC, la prudence est de mise quant à l'avenir des jeunes cadres. "Leur insertion professionnelle sera plus difficile, estime la déléguée régionale Valérie Fenaux. Le marché ne sera pas aussi dynamique qu'avant." L'APEC a par ailleurs noué un partenariat inédit avec l'Université de Lille. En effet, depuis quelques mois, le réseau professionnel "Lilagora" de l'établissement accueille plus de 20 000 offres d'emploi d'entreprises au national, publiées également sur le site de l'APEC. De quoi maximiser les chances des jeunes diplômés de décrocher ce qui, post-Covid, apparaît comme le graal.

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