Recyclage des batteries : le canadien Li-Cycle implante un « spoke » à Harnes

Après l'amont, l'aval. C'est un spécialiste du recyclage des batteries Lithium-Ion, Li-Cycle, qui annonce cette fois prendre pied dans les Hauts-de-France. Avec une capacité initiale de 10 000 tonnes de batteries par an. 

La "vallée de la batterie" des Hauts-de-France s'enrichit un peu plus. Cette fois, c'est une entreprise canadienne, Li-Cycle, spécialiste du recyclage des batteries lithium-ion, qui va implanter une unité industrielle à Harnes, dans la communauté d'agglo de Lens-Liévin (CALL). La jeune entreprise, née en 2016 et déjà cotée au NYSE depuis 2021, se veut très discrète sur son installation. Le montant de l'investissement n'est pas dévoilé, mais il ne bénéficie d'aucune aide publique. Tout au plus sait-on que le site devrait compter en phase 1 quelque 30 salariés.

Li-Cycle va mettre en place un « spoke », autrement dit une unité industrielle de pré-traitement permettant l'extraction de la masse noire (« black mass ») des batteries lithium-ion, un produit intermédiaire riche des matières premières de valeur stratégique. La technologie de Li-Cycle multi-brevetée est présentée comme étant capable de récupérer jusqu'à 95% de ces matières premières pour les réintégrer dans le chaîne d'approvisionnement.

 

25 000 tonnes à terme

Le procédé industriel dit de troisième génération permettra d'éviter le démontage manuel des batteries, et ne produira pas de rejet d'eaux usées. Le futur site régional, qui doit être opérationnel dès 2024, aura une capacité de traitement initiale de quelque 10 000 tonnes par an. Cette capacité pourra être portée à 25 000 tonnes à terme « en fonction des possibilités d'extension du site ».

Trois raisons principales ont permis de convaincre Li-Cycle de s'implanter chez nous, indique-t-on chez Nord France Invest, qui suit le dossier depuis fin 2021 : la présence d'une filière majeure en cours de déploiement (vallée de la batterie) dans la première région automobile du pays, les infrastructures de transport, et le potentiel de recrutement.

« Alors que nous progressons dans le déploiement de notre modèle Spoke & hub hautement reproductible et éprouvé sur le marché européen, notre Spoke en France nous permettra de mieux nous positionner pour soutenir l'accélération de la croissance du marché dans le pays », souligne Tim Johnston, président exécutif et cofondateur de Li-Cycle.

Le « spoke » régional sera le troisième du groupe canadien en Europe après l'Allemagne et la Norvège, qui s'ajoutent à quatre sites en Amérique du Nord. La capacité globale de traitement de Li-Cycle atteindra alors 100 000 tonnes annuelles.

 

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