Accord national interprofessionnel relatif a? la formation professionnelle : bons et mauvais points
Syndicats et patronats ont trouve? un terrain dentente au sujet de la formation professionnelle. Pour une fois, il ne faut pas bouder un relatif plaisir a? la lecture de laccord national interprofessionnel (ANI). Rappelons la feuille de route fixe?e par le gouvernement : re?former le syste?me de formation professionnelle continue afin que les travailleurs les moins qualifie?s acce?dent a? plus dactions de formation, alors quaujourdhui les salarie?s les plus qualifie?s en sont les premiers be?ne?ficiaires.
Ce constat provient, on le sait, du fait que le syste?me actuel repose essentiellement sur lobligation le?gale de « former ou payer » laissant a? lentreprise le libre arbitre dans lorientation de ses actions de formation, cette dernie?re privile?giant les salarie?s initialement les plus e?duque?s pour lesquels un « retour sur investissement » plus e?leve? est anticipe?. Une manie?re de rompre avec cette logique implacable consiste a? individualiser les droits a? la formation. Le Droit Individuel a? la Formation (DIF) sinscrivait dans cette logique, mais na pas permis dinverser la tendance observe?e, a? cause dune « portabilite? » limite?e de ce droit, plafonne? a? 120 heures de formation sur 6 ans. Aujourdhui, en changeant demployeur ou en connaissant une pe?riode de cho?mage, un travailleur perd le be?ne?fice des heures de formation capitalise?es, situation somme toute e?trange au regard de sa ne?cessaire mobilite? professionnelle.
Cest certainement sur cette ques- tion de lindividualisation des droits a? la formation que les progre?s de lANI sont les plus notables. Cet accord propose en effet de cre?er un compte personnel qui reme?die aux de?- fauts du DIF, en instaurant une portabilite? « parfaite » des droits, c'est- a?-dire qui permet a? chaque travailleur de conserver le be?ne?fice de lensemble de ses droits a? la formation accu- mule?s, quelle que soit sa mobilite? sur le marche? du travail. Le plafond est par ailleurs e?leve? a? 150 heures, capitalisables sur 9 ans. Les inquie?tudes concernent finalement le financement de ce dispositif : en ramenant a? 1% de la masse salariale lobligation le?gale de formation pour les entreprises de 10 salarie?s ou plus (au lieu de 1,6%), seules 0,2% seront de?volues au financement du compte personnel de formation. LANI reste donc sur cette question particulie?rement conservateur, et ne fournit pas les garanties que la refonte des principes aurait pu laisser espe?rer.
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