Airflux grossit dans le GNV, Chaumeca trébuche

Le jeune groupe Airflux, né en 2017 du rapprochement entre Airflux (air comprimé) et Chaumeca (biométhanisation) vit des heures mouvementées. D'un côté il a finalisé une croissance externe en Savoie, en reprenant une société d'Annecy, Cirrus, constructeur de compresseurs haute pression et reconnue pour son expertise dans le domaine des stations Gaz Naturel Véhicule (GNV). L'entreprise compte 24 salariés pour un chiffre d'affaires de 4,2 M€. De l'autre, il vient de voir sa filiale Chaumeca placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille Métropole, avec une période d'observation de six mois. Or cette entreprise performante, de 58 salariés, était devenue l'incarnation de la volonté régionale en matière de biométhanisation. C'est précisément le succès trop rapide dans ce domaine qui a conduit la société à des difficultés de financement pour assumer cette transition, au détriment de son activité historique "oil and gas". La question est aujourd'hui ouvertement posée de chercher une solution de reprise pour Chaumeca, tandis que l'hypothèse d'un plan social est écartée.

Le groupe Airflux entend néanmoins pousser les feux dans ses autres activités, qui ne sont pas concernées par la procédure. L'intégration de Cirrus doit permettre d'équiper pas moins d’une soixantaine de stations GNV dès l'an prochain. Il faut dire que la France est très en retard, avec seulement 60 stations installées, contre 1000 en Italie. « ce marché est très porteur. Les constructeurs, les transporteurs réagissent pour trouver des alternatives énergétiques. Mais peu d'entreprises sont capables de couvrir les besoins en France et en europe », souligne Philippe Bizet, nouveau directeur général de Cirrus. « Cirrus représente pour le groupe Airflux une réelle opportunité pour accentuer sa mutation vers les énergies renouvelables et la transition énergétique dont fait partie le GNV », se réjouit Rémy Rochard, vice-président du groupe Airflux.

Le groupe, qui a réalisé l'an dernier 55 M€ d'activité, avec 300 collaborateurs, visait avant la défaillance de Chaumeca une perspective de 85 M€ à horizon trois ans, tant par croissance organique que par acquisitions, notamment dans le domaine des services. L'an dernier, l'ETI régionale avait ouvert son capital à hauteur de 1 M€ au fonds dévolu à la troisième révolution industrielle Cap3RI

O.D