BPS apporte 120 emplois de luxe à Arras
Monchy-le-Preux. Une nouvelle vie inattendue s'annonce pour l'ex-usine Caterpillar. Après avoir produit des engins de chantier, elle va conditionner parfums et crèmes et soin pour les grands du luxe.
L 'industriel qui pose ses valises dans l'ancienne usine Caterpillar d'Arras n'est pas une star des médias. Superga, créée et dirigée depuis 1995 par Alain Bréau, est pourtant un acteur important de la cosmétique et de l'industrie du parfum. Tout son appareil de production est basé en Picardie, dans cinq sites de conditionnement au profit des grands noms du luxe, de L'Oreal à Esteé Lauder en passant par Dior, Clarins ou Chanel, et des célébrités qui souhaitent développer leur propre ligne cosmétique ou de parfum. Une activité très exigeante qui suppose le zéro défaut absolu et une batterie d'audits et de certifications. D'ailleurs, BPS a décroché l'agrément très convoité de la Food and Drug Administration (FDA). Une crème de soins peut compter de 60 à 100 composants. Mais la lumière va à ces grands clients et non à Superga, sous traitant industriel. Le groupe familial compte aujourd'hui 1000 salariés pour un chiffre d'affaires de 100 M€. Ironie de l'histoire, son fondateur fut compagnon de promo à Polytechnique d'un Roubaisien devenu leader mondial du luxe, Bernard Arnault.
Superga vit aujourd'hui une étape importante : confronté à un besoin de grandir, il a saisi l'opportunité de reprendre l'ancienne usine Caterpillar d'assemblage d'engins de chantiers à Monchy-le-Preux, sur la zone Artoipole. Il s'agira pour Superga, via sa filiale Beauty Packaging Services (BPS) à la fois de transférer l'unité actuelle dont il dispose à Miraumont, dans le nord de la Somme (42 salariés), de se doter de grosses capacités de productions nouvelles, et de compétences. Superga compte générer 80 emplois en CDI, portant le site entre 120 et 130 salariés dans les deux ans. Alain Bréau annonce investir 6 M€ dans cette opération. La nouvelle unité, baptisée Superga Beauty, sera de par sa taille la plus importante de Superga, assurant un tiers de ses capacités de production. 15 à 20 lignes de remplissage de crèmes de soins et de parfums y seront mises en place. Le nouveau site, sera opérationnel la première semaine de septembre. « L'entreprise familiale franco-française remplace la multinationale américaine. C'est peutêtre moins glorieux, mais je l'espère pour vous et pour nous, plus durable ! », a ironisé Alain Bréau lors d'une conférence de presse à la communauté urbaine d'Arras.
La carte du luxe pour l'Arrageois
La prise est belle pour l'Arrageois qui confirme ainsi sa présence dans le secteur du luxe, en résonance avec un autre acteur de prestige, la maroquinerie Thomas, qui a annoncé l'implantation d'un atelier de 250 personnes sur la zone Actiparc. Au-delà d'un positionnement haut de gamme, ces activités sont également très exigeantes en terme de qualité et donc fortement porteuses d'image pour le territoire. Alain Bréau, qui tenait absolument à produire en France, « un critère indispensable pour les géants français du luxe pour réussir à l'international », indique avoir étudié d'autres alternatives à l'implantation à Arras, « mais on n'a rien trouvé de très passionnant ». L'entreprise a déjà débuté ses premiers recrutements. Elle recherche des techniciens, du personnel de production, mais aussi pour les services qualité (contrôleur, responsable de l'assurance qualité...).
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