ECO121 n°32 - Mai 2013
« Je n'ai jamais investi en actions, jamais fait d'affaires a? l'e?tranger ». Le commentaire du de?pute?-maire d'une ville moyenne de la me?tropole lilloise dans la Voix du Nord du 16 avril, est aussi de?solant qu'emble?matique. Entendons-nous bien. L'e?lu en question, qui s'exprimait parmi tant d'autres suite au grand de?ballage patrimonial de « moralisation », a bien le droit de ge?rer son bien comme il le veut. Et d'ailleurs, son patrimoine ne nous inte?resse pas le moins du monde, pas plus que ceux des ministres, parlementaires et e?lus de tout poil. Qu'ils soient efficaces est la seule exigence des citoyens que nous sommes, alors que les comptes publics du pays sont en e?tat d'alerte maximum, et qu'ils devraient susciter une mobilisation ge?ne?rale avant toute autre priorite?. Mais cette revendication, qui laisse entendre en creux qu'investir en actions ou a? l'e?tranger ne serait pas tre?s honne?te, laisse pour le moins songeur. Surtout de la part d'un e?lu e?conomiste, mai?tre de confe?rences a? Sciences Po? et cadre dirigeant de la Banque de France... Cette de?claration, d'autant plus regrettable qu'elle est su?rement since?re, refle?te un e?tat d'esprit tre?s re?pandu dans la classe politique, de toute obe?dience : le service public incarne par nature le summum de la morale tandis que l'entreprise -le monde des « affaires »- est toujours un peu suspecte. Pourtant, les de?rapages en tous genres fleurissent aussi dans l'univers public, entre emprunts toxiques, explosion des de?ficits, voire usages intempestifs de carte bleue d'organismes de logement minier aux fins de repas gastronomiques. Les patrimoines publie?s par les ministres en attestent he?las : ils sont seulement une poigne?e a? avoir investi en actions, en un mot, a? avoir fait confiance a? l'e?conomie. Cet exercice ridicule de « transparence » dans l'extre?me urgence, pour faire diversion apre?s l'impensable scandale Cahuzac, entre ve?los De?cathlon et voitures hors d'a?ge des ministres, aura eu au moins ce me?rite. Celui de
montrer le gouffre culturel entre la classe politique et le secteur prive?. Cachez cette entreprise que je ne saurais voir.
Olivier Ducuing, Directeur de la rédaction
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