"J'aurais adoré être un griot !"

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Vous présidez un nombre impressionnant de structures. Etes-vous un homme de pouvoir ?

Je suis un homme de réseau, ma vie s'est bâtie comme ça. Parce que l'important, c'est les autres. J'ai fait de la communication par amour des autres. Ce qui m'intéresse, c'est le projet et comment réunir toutes les intelligences possibles autour pour qu'elles servent le projet. Je me fous du pouvoir, et ça ne m'impressionne pas. Pour moi, c'est une illusion. Quand on s'intéresse à une idée, tout doit être au service de ça.

Vous êtes très sollicité. Restez-vous accessible ?

Quiconque veut me voir, me voit. C'est la leçon du tout début de ma vie professionnelle. J'ai connu une année de chômage où j'essuyais refus sur refus. Je me suis toujours dit ensuite que je ne fermerai jamais la porte, que je donnerai toujours une réponse, un rendez-vous.

Cherchez-vous toujours le consensus ?

Je ne supporte pas les clivages, j'ai toujours voulu réunir les contraires. C'est le " et " qui guide ma vie, pas le " ou ", qui est réducteur. Il existe toujours une face cachée des choses : la lune, le jour et la nuit... On a besoin des deux aspects. C'est pour ça que je ne peux pas être dans les clivages, c'est anti-réalité. Alors on me dit souvent qu'on a du mal à me saisir. A ceux qui me demande si je suis de droite ou de gauche, je réponds : mais pourquoi est-ce que je me contenterais de la moitié du paysage ? Et à ceux qui veulent me ranger dans une case je dis que je ne suis pas un tiroir mais une commode ! Je refuse qu'on m'appauvrisse.

Les mots, c'est votre matière première...

Je suis un homme de tradition orale, j'aurais adoré être un griot ! Je me vois toujours au pied d'un arbre. Mais dans mon métier, j'ai l'habitude de la concision. À chaque fois qu'on ajoute quelque chose à un mot très fort, au lieu de le renforcer, on le diminue, comme aimer bien ou aimer fort au lieu d'aimer. Il faut aller à la racine, à la graine, tout le reste est déjà une perversion.

Vous êtes né à Roubaix, c'est une origine qui compte pour vous ?

J'y suis né, 'j'y ai grandi, j'ai même failli me noyer dans la piscine qui est devenue un musée ! J'y ai étudié aux beaux-arts de l'Ensait, et c'est aussi là que j'ai décroché mon premier job, alors que j'étais prêt à partir au bout du monde ! Je revendique cette origine.

Les racines, c'est important pour vous ?

Très important. Et on peut être citoyen du monde en ayant des racines fortes, il suffit de laisser grandir l'arbre ! Du haut de l'arbre, on a alors une vue très large sur le monde. Les racines ne doivent pas servir à s'exclure du monde, celles des autres m'intéressent d'ailleurs tout autant que les miennes. C'est pour ça que j'ai toujours défendu la région comme un malade !

Qu'est-ce qui dans la région vous semble le plus remarquable ?

C'est sa dimension humaine. Même si c'est une banalité, ce n'est pas contestable, c'est une marque de fabrique. Il a fallu lutter contre les éléments, contre les invasions, puis ce furent les luttes sociales... A l'époque industrielle, rien ne pouvait se faire sans que des masses de gens se mettent ensemble. La notion de collectif, c'est le dénominateur commun. Regardez la réussite du Losc : un grand club et pas une seule vedette !

Êtes-vous plutôt chêne ou roseau ?

Roseau ! Ça me permet de traverser les périodes délicates. Je ne pense jamais que j'ai raison. J'ai ma raison, mais un autre peut apporter autre chose avec son angle de vue à lui. Pour rester en vie, il faut être vigilant, ne pas avoir de certitude. Tout peut être remis en cause tout le temps. Le pire ennemi de l'intelligence, c'est le confort.

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