Dans un contexte particulièrement lourd, marqué par le terrorisme en Israël, à Bruxelles ou à Arras, par la résurgence de l'antisémitisme, sans parler des gros nuages pesant sur la conjoncture, on pourrait penser qu'un sondage sur les personnes influentes de la région est bien superficiel et à contre-temps. Nous avons du reste hésité un instant à maintenir ce sujet.

Un instant seulement. D'abord il faut que la vie continue et nous n'avons pas vocation nous-mêmes à apporter notre pierre à une atmosphère déjà profondément anxiogène. Ce qui du reste est le but ultime des apporteurs de mort et de désolation. Ensuite, l'influence n'est pas un sujet secondaire, à bien y réfléchir. Elle révèle les signes faibles d'une communauté humaine. Reprenons la définition du Robert : « Influence : pouvoir social d'une personne qui amène les autres à se ranger à son avis » ; synonymes proposés : ascendant, emprise, empire, pouvoir. Dans une région comme les Hauts-de-France où le paysage des réseaux est si dense, il est particulièrement intéressant de voir qui les décideurs, hommes et femmes que nous avons interrogés, considèrent comme les plus marquants pour notre destin collectif. A fortiori après deux ans de crises sanitaires et tant de changements de paradigmes dans l'entreprise comme pour la chose publique.

Nous ne sommes pas ici chez les « influenceurs » numériques qui ont davantage vocation à rabattre du trafic commercial - souvent bien loin de toute éthique. Nous sommes dans le registre de tous ceux qui, dans leur univers direct comme de manière plus transversale et collective, s'engagent fortement, réseautent, tentent de faire bouger les lignes.

On en tirera ici comme enseignement que le charisme, la relation humaine directe et la trajectoire individuelle, sans oublier bien sûr le fameux carnet d'adresses, demeurent toujours très opérants, même à l'heure de l'omniprésence du Net. Tant mieux.

Bonne lecture !