La France entière a montré son empathie et sa solidarité aux victimes des inondations du Pas-de-Calais et du Nord. Le président de la République, la Première ministre, et une palanquée de ministres sont venus affirmer la présence de la Nation aux côtés de ses administrés en grande souffrance. Il serait aisé de se gausser de ce défilé pléthorique, à la manière des plateaux télé qui ont fait du ricanement et de la dérision de tout leur fonds de commerce.

Mais l'affichage très fort de la compassion et du soutien des grandes figures de l'exécutif - adossé à quelques fonds d'urgence - est essentiel, tout comme l'a été la solidarité de voisinage, des réseaux et des collectivités et institutions locales. Les habitants, les agriculteurs, les chefs d'entreprises les pieds dans l'eau et leurs salariés directement touchés ont pu compter sur une vraie mobilisation et une entraide salutaire.

Mais après ? Comme à l'issue de chaque grande catastrophe naturelle désormais, on s'interroge sur le changement climatique et ses conséquences, au-delà de la reconstruction et des remises en état. Les crues qu'on croyait centennales ne sont-elles pas devenues décennales ? Peut-on toujours habiter ou travailler dans des zones potentiellement inondables ? Les assurances vont-elles continuer à couvrir les risques ? Si oui, pour quel surcoût ? Des zones d'activité et des habitations devront-elles déménager ? Nos cours d'eau ont-ils été aménagés correctement ? La disparition des haies et des zones humides a-t-elle joué un rôle ? Les champs de compétence sont-ils bien clairs pour l'entretien des ruisseaux ? Il faudra tenir compte de tous les enseignements de cette calamité XXL.

Et la solidarité à l'endroit des habitants comme des entreprises des zones concernées devra se prolonger pour pouvoir faire face et se remon- ter les manches collectivement dans la durée pour relever les défis de l'après.