"Il faut reconnecter les villes aux cours d'eau"

La MEL a repris début 2019 la compétence de la lutte contre les inondations sur son territoire, autrefois attribuée historiquement à l’USAN**. Pourquoi ?

Alain Blondeau : L’objectif est d’offrir de nouveaux leviers d’actions sur le territoire de la MEL. Celle-ci a repris un périmètre de plus de 600 kms de cours d’eau dont plus 230 kms de cours d’eau sauvegardés. A ce jour, de nombreuses études ont été lancées concernant la gestions des inondations et les projets de renaturalisation. Depuis la reprise de la compétence GEMAPI, la MEL a créé cinq comités de bassins, chacun présidé par cinq vice-présidents. Les comités regroupent environ 200 personnes issues du monde agricole, mais aussi des associations et des riverains. Notre volonté est de déployer l’ingénierie, multiplier les concertations avec les territoires, les élus, les riverains. Le résultat des différentes études attendues courant 2021 - 2022 nous indiquera les chiffrages et les solutions à mettre en place pour lutter contre les inondations. Ça peut être par exemple des zones de rétention d’eau ou des déviations de cours d’eau parallèle.

Avez-vous déjà une idée des investissements nécessaires à ces projets ?

Alain Blondeau : Nous avons déjà commencé à constituer certaines enveloppes. L’ensemble des projets de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI) et de la création de la « métropole turquoise » souhaitée par le président Damien Castelain nécessiterait un budget d’environ 150 M€. Reste à savoir la répartition de cette enveloppe entre la GEMAPI et la « métropole turquoise », et la somme allouée à chacune chaque année. Nous avons d’ores et déjà défini les critères d’intervention pour chacun de ces grands volets. Lorsque nous aurons les projets exacts à mettre en place sur le territoire, nous devrons les prioriser.

Que prévoit la « métropole turquoise » du président de la MEL ?

Jean-François Legrand : L’idée qui prédomine est la construction d’une trame verte et bleu qui maille le territoire. Pendant des décennies, les villes se sont détournées des canaux et bord à canaux. On observe une appétence relativement nouvelle pour que les villes retrouvent leur bord à canal redynamisé avec, par exemple, le développement des déplacements doux, ou la création d’activités touristiques. Il faut reconnecter les villes à ces cours d’eau. C’est une vraie politique menée à la MEL car le territoire a un potentiel extrêmement important sur ce sujet, avec des opportunités extraordinaires.

*Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations
** USAN : Union Syndicale d’Aménagement hydraulique du Nord

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