SDIS : vers un retour au calme et a? l'e?quilibre ?
«J'estime ne ne plus avoir les moyens de mener une re?forme re?solue, d'ampleur, qui permettrait (...) de retrouver une se?re?nite? financie?re et des perspectives d'action ». C'est sur cette de?claration laconique que Joe?l Wilmotte a de?missionne? a? la surprise ge?ne?rale le 20 novembre de la pre?sidence du SDIS du Nord. L'inte?resse? avait e?te? tre?s vivement pris a? partie par les sapeurs-pompiers, qui contestent avec vigueur la potion ame?re que le De?partement voudrait leur administrer. Et qui avaient mal supporte? les critiques de l'exe?cutif de?partemental parlant de « privile?gie?s » ou « d'arme?e mexicaine ». Sans attendre, Jean-Rene? Lecerf, pre?sident du conseil de?partemental, a annonce? reprendre en direct la pre?sidence du SDIS, tandis qu'il recevait l'intersyndicale pour « nouer un dialogue, par son interme?diaire, avec l'ensemble des personnels. Les e?lus ont des de?cisions a? prendre, mais ils le feront dans l'e?coute et avec la participation des uns et des autres ».
Car le sujet financier reste bru?lant. Un chantier de remise a? plat ge?ne?ral avait e?te? ouvert, sous le nom de « Challenge 2016 », pour identifier toutes les pistes d'e?conomies envisageables. Entre dette excessive, capacite? d'autofinancement tre?s faible, cou?ts de structure sous tension et recul de la contribution de?partementale, la situation du SDIS est tre?s de?licate. Plusieurs rapports successifs - chambre des comptes, inspection ge?ne?rale des services, ministe?re de l'inte?rieur - ont releve? cette de?gradation. Joe?l Wilmotte e?voquait de?but novembre l'exigence de de?gager 12 M d'e?conomies dans le budget 2016. En dix ans, dans le sillage de la re?forme de la de?partementalisation, les de?penses du service ont explose?, notamment via l'augmentation tre?s importante des effectifs, passe?s de 2061 a? 2713 professionnels l'an dernier, soit + 32%.
Re?sultat : la contribution du De?partement) est passe?e de 32 M en 2004 a? 96 M en 2014 ! Les de?penses de personnel repre?sentent de?sormais 75% des de?penses de fonctionnement du SDIS. Or les sapeurs pompiers be?ne?voles sont, eux, beaucoup moins nombreux que dans les autres de?partements : on en compte 1,8 pour un professionnel (soit 4000 personnes) contre un ratio national de 3 pour 1. En paralle?le, le nombre des interventions, lui, s'est accru de 24%, mais avec des situations contraste?es : les sorties pour incendie et accidents ont recule? de 19% et 15%, tandis que les interventions de service a? la personne croissaient de plus de 50%. Et les casernes neuves se sont multiplie?es.
E?teindre lincendie social
Des mesures prudentielles ont de?ja? e?te? adopte?es : non remplacement des de?parts en retraite, arre?t de construction de nouveaux ba?timents, notamment. Joe?l Wilmotte avait re?pe?te? avec force qu'il n'y avait « aucun tabou » dans les pistes d'e?conomies, depuis le sche?ma de?partemental danalyse et de couverture des risques jusqua? la re?e?criture du re?glement ope?rationnel, du re?gime indemnitaire particulie?rement favorable (me?me les de?butants de?marrent a? le?chelon 8, le plus e?leve?) mais aussi le re?examen de laffectation des effectifs et mate?riels. Il relevait par exemple des paradoxes comme le centre de secours de Marcq-en-Baroeul comptant le double d'hommes que celui de Hautmont (60 au lieu de 30) pour un nombre d'interventions e?quivalent.
Jean-Rene? Lecerf compte manifestement jouer l'apaisement pour e?teindre l'incendie social qui couve dans le service. Évoquant le contexte traumatisant de la barbarie aveugle des re?cents attentats, l'e?lu indique « indispensable d'apaiser tous les conflits internes et d'assurer aux forces de se?curite? civile la se?re?nite? et la confiance ne?cessaire a? l'exercice de leur mission de service public »
OD
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