V-Cult puise l'inspiration dans la Silicon Valley

C'est de Stanford que sont sortis les fondateurs de Google, HP ou Yahoo. De quoi allécher la trentaine d'entrepreneurs de l'innovation hi-tech lillois qui ont participé à la première phase du programme "Innovation & Entrepreneurship". Une formation intensive créée sur mesure par le pôle d'excellence lillois et la deuxième université mondiale, en association avec l'Edhec, Centrale et HEI. Comment définir l'opportunité, le produit, le plan d'actions, aller au marché, penser l'innovation future et la stratégie de sortie, avec pour fil rouge : l'essence de la réussite des start-up de The Valley. Un découpage au cordeau pour une efficacité maximale, à en juger par l'enthousiasme de Tom Gauthier, 28 ans.

Diffusion d'oeuvres

Il a créé V-cult dans le ventre d'Euratechnologies en septembre 2009. Sorti de l'Efap Lille en 2004, ce communicant a débuté chez Publicis à Paris avant de mûrir son projet : le développement d'une plate-forme web 3D en temps réel qui permette aux artistes de diffuser leurs créations. Beloola.com fait la synthèse du réseau social, de la plate-forme de jeu et de l'e-commerce. Le principe : aménager un appartement en médium protéiforme et constituer des communautés de fans. Une des différences affichées avec Second Life : Beloola est accessible directement dans le navigateur Web, une contrainte technique forte qui est le challenge de la jeune pousse. La plate-forme, bientôt en bêta test, permet d'agréger des contenus communautaires.

Le partage des photos, sons, vidéos, etc. s'opère via les murs et équipements de l'appartement 3D. "Sur Beloola, vous pouvez assister à un concert live, visiter l'appartement d'un DJ japonais ou challenger vos amis lors d'un blind test ou dans un social game", illustre son initiateur. Au coeur du pôle californien des industries de pointe, Tom Gauthier s'est un peu rêvé comme le Mark Zuckerberg lillois.
Soutenu par l'incubateur en réseau Miti et lauréat LMI et Nord Entreprendre, il a également été appuyé par le Conseil régional au titre des créations d'emplois. Avec 250 K€ de plus levés auprès de business angels, il aura réuni près de 400 K€ pour démarrer et recruter. V-cult compte aujourd'hui six salariés (docteurs en informatique, ingénieur, dessinateur...). Ils seront huit en juin et plus de 20 au terme d'une nouvelle levée de fonds – 1,5 M€ espérés en France et 5 à 10 M€ à l'étranger. Un appétit qui ne doit pas déplaire à ses cousins d'Amérique...

Ecosystème

"Là-bas, le risque est inné. Et il existe un écosystème autour des projets liés aux nouvelles technologies. Ici, même si Ankama a ouvert la voie, il manque l'ouverture d'esprit, la culture réseau", regrette le jeune entrepreneur. Un constat forgé au contact d'une autre culture de l'entrepreuneuriat qui, comme le souligne Jérôme Fauquembergue, business manager d'Euratechnologies, intègre dans la phase même de création de l'entreprise la façon de la valoriser pour la revendre. "Le projet est pensé depuis la capture de l'opportunité jusqu'à la sortie. Comme si on intégrait le divorce au contrat de mariage." Un rapport décomplexé au profit qui séduit les jeunes pousses.

La "promo" Lille-Stanford remet le couvert ce mois de mars pour une semaine retour, à Euratechnologies. Aux professeurs de faire le voyage cette fois pour une session très pratique qui doit permettre d'affiner les stratégies de chacun.