Advitam retrouve des couleurs

Après un exercice 2021-22 « annus horribilis », le groupe coopératif Advitam revient dans le vert. Une année soutenue par un plan de redressement volontariste et de très belles performances céréalières notamment. La branche distribution reste un pôle en fragilité.

Le tout nouveau directeur général d'Advitam, Olivier Athimon, débute ses fonctions sous de bons auspices : quatre jours seulement après son arrivée, la présentation des résultats de l'exercice 2022-2023 au siège arrageois marquait le retour de la rentabilité du groupe coopératif, après avoir trébuché l'an précédent d'une perte nette de 3,5 M€.

Advitam a d'abord adopté rapidement un plan de redressement qui s'est traduit par le fermeture de 6 magasins Prise Direct', lourdement déficitaires, et la cession totale de la société Charlet. Point important, aucun plan de sauvegarde de l'emploi n'a dû être adopté.

En parallèle, en reflet direct de l'envolée des cours céréaliers (et des engrais), le chiffre d'affaires a grimpé fortement pour passer de 1,7 à 1,9 milliard d'euros. Plus significatif, l'Ebitda est remonté de 38 M€ à 56,6 M€ alors que l'objectif était de 52 M€. Enfin, last but not least, le groupe a dégagé une rentabilité nette de 15,6 M€, malgré l'explosion des charges financières. « Le résultat a été porté par notre activité agricole », décrit Armel Lesaffre, président d'Uneal-Advitam. Le rendement a atteint 96 quintaux l'hectare, largement au-dessus de la moyenne décennale de 90 quintaux). Et les prix, portés par la crise ukrainienne, ont atteint 280 € la tonne, en très forte hausse. Du coup, les agriculteurs ont pu investir davantage en machinisme, avec une belle performance de ce pôle chez Advitam, qui atteint son plus haut historique, à 196 M€ de chiffre d'affaires.

Une nuance mais de taille dans cette amélioration générale, le pôle distribution (Gamm Vert, Jardiland) reste déficitaire à la fois pour des raisons de pouvoir d'achat, de coûts d'exploitation (énergie) et de coûts exceptionnels liés à la restructuration.

Désormais le groupe qui était organisé en 5 pôles les a réunis en deux grandes entités, un pôle agricole et un pôle distribution. Le groupe conserve encore 4 magasins Prise Direct' (et 5 corners) mais ils sont « sous analyse forte », relève Armel Lesaffre. Le groupe indique que « le travail d'optimisation engagé se poursuit afin de continuer à gagner en compétitivité sur nos marchés ».

Cette vigilance n'empêche pas de poser les bases du futur : la branche viti-vinicole, lancée il y a quelques années, a déjà abouti à la première vendange à l'automne 2022 avec le lancement de la marque « Les 130 ». Le vignoble couvre déjà 90 hectares devrait monter à 200 ha à terme. En parallèle, le groupe démarre une activité de lentilles vertes, avec 40 premiers hectares plantés dans le Valenciennois, dans le cadre d'un partenariat avec Vivien Paille.

Les dirigeants se veulent prudents pour l'exercice en cours, marqué par une baisse de rendement cet été (91 quintaux l'hectare) et surtout aujourd'hui par les inondations. Ces dernières ont entraîné des retards de semis en céréales, l'activité centrale d'Advitam.« Il y aura une dégradation de la récolte », anticipe Armel Lesaffre.