William Saurin mitonne ses choucroutes dans les Hauts-de-France

Campagne-lès-Hesdin. Discrètement, le groupe agroalimentaire a sécurisé une filière chou dans notre région pour couvrir ses besoins.

Qui sait que la seule choucrouterie de William Saurin se situe dans le Pas-de-Calais depuis 1985 ? Exactement à Campagne-les-Hesdin, non loin de Montreuil. Le groupe Cofigeo, qui porte d'autres marques comme Raynal & Roquelaure, Petitjean ou Garbit, y a noué des liens forts avec sept agriculteurs en quête de diversification pour sécuriser ses approvisionnements. Les exploitants cultivent 50 hectares, le chou étant planté en mai et récolté entre août et décembre. Bonne nouvelle, la campagne 2023 est de grande qualité, après une année 2022 bien plus compliquée : le volume a doublé d'une année sur l'autre, pour atteindre 4 500 tonnes, qui vont se transformer en 2 500 tonnes de choucroute.

Les légumes sont étrognés, effeuillés, salés et envoyés en maturation dans 20 cuves de 70 m3 pendant au moins trois semaines. Les coproduits sont quant à eux récupérés par les agriculteurs pour êtreépandus dans les champs ou envoyés en méthanisation. Ces volumes permettent d'alimenter 80% des besoins de William Saurin, le reste étant complété en achat extérieur entre l'Aube et l'Alsace. Des camions viennent ensuite acheminer la choucroute vers l'usine de conditionnement de Lagny-sur-Marne (près de Marne-la-Vallée) qui produit 4 à 5 millions de boîtes de conserve par an. Le groupe revendique 45% de parts de marché en volume sur les plats apertisés en choucroute.

Basé à Issy-les-Moulineaux, Cofigeo détient deux autres sites en Hauts-de-France, une usine de raviolis à Pouly-sur-Serre, près de Laon (200 salariés, 50 000 tonnes), et une base logistique (50 personnes) à Epaux-Bézu, également dans l'Aisne. Le groupe de plats cuisinés, qui emploie 1 200 personnes en France à travers 9 sites, ne publie aucun de ses comptes et ne donne pas son chiffre d'affaires.