Niryo décroche 10M€ de nouveaux financements pour ses robots

Niryo se donne de nouveaux moyens. Après trois premières années d’autofinancement, la startup industrielle fabricante de robots avait effectué une première levée de fonds en 2021, auprès de fonds régionaux, pour 3 M€. Aujourd’hui, elle franchit une nouvelle étape, avec une levée de série A de 6,4M€, menée par BPI Digital Venture, Innovacom et quatre autres fonds historiques (IRD, Finorpa, NFA, Go Capital). Elle est complétée par 3,6M€ de prêts apportés par un pool bancaire.

« Ces 10 M€ vont nous permettre de faire grossir Niryo et d’augmenter les ventes », explique Marc-Henri Frouin, le Pdg. Alors que l’entreprise vend actuellement 600 produits par an, l’objectif est de passer à 4 000 dans les trois prochaines années. Depuis ses débuts en 2017, Niryo a vendu 3 000 robots, à 4 K€ l’unité. L’entreprise est présente dans 70 pays. « Nous comptons renforcer la distribution, avec de nouvelles forces commerciales. Côté offre, nous allons passer d’un robot à une gamme de robots. Enfin, nous voulons améliorer notre industrialisation, avec de nouveaux outils et de nouvelles méthodologies de travail. »

Une vingtaine de collaborateurs devraient être recrutés pour compléter l’équipe d’une quarantaine de sala- riés. Des profils spécifiques sont recherchés : ingénieurs robotiques et R&D, développeurs application, commerciaux. Ils rejoindront les lo- caux de Wambrechies, où les bureaux et la fabrication cohabitent. « Notre surface de 1 200 m2 nous permet d’absorber la croissance. L’implantation locale est primordiale pour nous. Nous tenons à privilégier l’utilisation de produits français. »

Apprendre et s'amuser

En 2017, encore étudiant en robotique à Lille, Marc-Henri Frouin déplorait de ne pas trouver de produit avec lequel apprendre et s’amuser. « Il n’y avait pas de standard B to C dans la robotique, comme dans la téléphonie. » Ce Normand d’origine décide de développer lui-même des bras articulés. C’est le début de l’aventure Niryo et, à ce jour, sa seule expérience professionnelle. « J’ai 30 ans et je n’ai connu que Niryo comme entreprise ! C’est une aventure dans laquelle je me construis.»

Aujourd’hui, Niryo propose des bras robots collaboratifs accessibles, qui peuvent être contrôlés grâce à une application. « Il s’agit d’un robot autonome, dont toute l’intelligence se trouve dans la base. On lui donne les gestes et il les reproduit automatiquement. » Ces robots s’adressent à deux types de clients : le monde de l’éducation et de la recherche, pour former des ingénieurs en robotique, et une clientèle professionnelle (Leroy Merlin, Coca-Cola, Siemens, Airbus, Adeo...) pour laquelle l’entreprise développe des process industriels. Elle permet ainsi à un spécialiste du textile de manipuler les matières. Ou bien, elle aide un laboratoire à manier des éprouvettes.

« Le robot ne remplace pas le process, avertit Marc-Henri Frouin. Il est là pour accompagner l’automatisation. »