Entreprise Adaptée : nouvelle vie pour les Ateliers de l'Artois

Arras-Est. Après avoir failli sombrer, l'ex APRA et ses 95 salariés repartent sous les auspices du groupe Cap Energie.

Le nouveau nom, Les Ateliers de l'Artois, ne figurait pas encore sur les bâtiments lors de la visite de presse. Pourtant, depuis le 1er janvier, l'ancienne association APRA est passée dans le giron d'un groupe associatif bien plus important, Cap Energie, dont le siège est à Abbeville. Le passage de témoin n'est pas que symbolique. L'APRA, au statut d'entreprise adaptée, employant du personnel handicapé, avait cumulé des difficultés financières jusqu'en 2018, perdant 250 K€ avec un effectif de 120 personnes. La structure travaille dans le câblage électronique mais aussi les espaces verts ou encore la prestation de service en entreprise, par exemple pour sa grande voisine, l'usine Häagen-Dazs. Depuis lors, des mesures fortes ont permis de redresser la situation, sans licenciement et de revenir à des comptes positifs, avec un effectif ramené à 95 salariés (dont 87% en situation de handicap), pour un chiffre d'affaires de 2,9 M€. Signe de son retour en forme, les embauches sont reparties et la structure a même versé une prime d'intéressement en 2019. Un premier adossement à l'association Vie Active ayant avorté in extremis, Cap Energie a finalement pris le relais. «Les ateliers de l'Artois deviennent la entreprise adaptée du groupe cap Energie », se félicite son Dg Gilles Canet. Cap Energie compte déjà des structures en Picardie (Ateliers de la Baie de Somme, Ateliers des rives de l'Oise, notamment) et en Haute-Normandie, pour un total de 15 M€ d'activités, et joue la masse critique face aux réductions de moyens dans l'univers de l'économie sociale et solidaire. Elle prépare d'ailleurs une autre fusion avec une autre entreprise adaptée, cette fois près du Tréport, APVB (120 salariés), qui porterait son effectif actuel de 850 personnes à près de 1000. La structure n'hésite pas à prendre position dans des activités inattendues comme la gestion d'un golf municipal à Ruminghem (62) ou d'un restaurant d'entreprises à Saint-Valery (80). «Il faut trouver de nouveaux marchés, essayer de compenser la diminution du financement de l'Etat. Il nous faut être pugnaces et innovants », déclare Jean-Pierre Dumont (photo), président de Cap Energie, qui voit dans la taille du groupe un moyen de répondre plus facilement et de manière globale aux besoins du marché.