Finances : Le Nord lance un redressement tre?s de?licat
Le 12 octobre, le nouvel exe?cutif du Nord vote son premier budget supple?mentaire pour marquer des mesures d'e?conomies d'une collectivite? en extre?me difficulte?. Mais l'assainissement ne se fera pas sans l'Etat. « Il faut forcer l'Etat a? une table de ne?gociations efficaces, sinon, les de?partements pourraient e?tre amene?s a? ne plus payer le RSA jusqu'a? obtenir la compensation de l'Etat », de?coche Jean-Rene? Lecerf, nouveau pre?sident du conseil de?partemental. Lequel n'he?site pas a? pointer toutes les de?rives financie?res de la collectivite?, y compris au sein du SDIS (sapeurs- pompiers), cible? par un rapport de l'inspection des services « qui est un ve?ritable re?quisitoire ». « Les sapeurs-pompiers sont des privile?gie?s, ils travaillent 84 jours par an ! Biento?t on aura plus de colonels que de sapeurs-pompiers, c'est l'arme?e mexicaine », ironise l'e?lu, en plaidant pour une utilisation beaucoup plus forte des sapeurs volontaires, et « une adaptation des moyens par rapport aux situations de risque ». Tout sera passe? a? la paille de fer, avec d'abord une ame?lioration de l'organisation.
Exemple : re?duire l'absente?isme e?norme des 9500 agents (plus de 10%), ramener le nombre d'associations d'insertion partenaires de 300 a? une cinquantaine, ramener a? l'emploi le tiers des allocataires du RSA les plus employables, en demandant le soutien en formation professionnelle de la re?gion, « qui ne touche que de manie?re home?opathique le monde des cho?meurs et des allocataires du RSA ». Et de?velopper le recours aux entreprises.
Jean-Rene? Lecerf a pris son ba?ton de pe?lerin aupre?s du monde e?conomique afin de « me?ler deux cultures, celle des travailleurs sociaux et de Po?le Emploi et la culture entrepreneuriale »
O.D.
Questions à ... Christian POIRET, VP aux finances et au contrôle de gestion
"Il y aura des coupes sombres dans les politiques"
Quelle est la situation financie?re du de?partement ?
Je ne m'attendais pas a? une telle situation et a? ce qu'il y avait sous le tapis. Deux points posent proble?me, ce sont les arrie?re?s et l'insince?rite? du budget primitif vote? fin 2014 avant les e?lections. Il y a 109 M d'arrie?re?s en he?bergement, 19 M de RSA de?cale?s de de?cembre a? janvier et un mois de RSA manquant sur l'exercice. L'e?pargne brute part en vrille depuis quatre ans. Et il y a eu de multiples pro- messes faites par courrier, mais non suivies de de?libe?rations. Les travaux de deux Ehpad ont e?te? engage?s sur des accords seulement verbaux... La dernie?re commission permanente a distribue? 52 M mais sans un centime pour les payer. On retrouve cela dans les projets de territoire, qui sont un bon e?tat des lieux, mais avec des promesses aux e?lus sans les financements en face.
Quand peut-on espe?rer le bout du tunnel ?
On est toujours dans le tunnel, mais on fait de?ja? des e?conomies, que nous allons proposer au budget supple?mentaire, pour remettre le bateau a? flots. Mais on ne peut pas le faire en une seule fois. Il y a de l'optimisation possible. Mais compte tenu du rattrapage et de l'he?ritage, les premiers temps seront durs et il y aura des coupes sombres dans les politiques. Et nous re?duisons le train de vie du de?partement.
Et comment financer le RSA dont le nombre d'allocataires ne cesse de grimper ?
L'Etat doit impe?rativement entendre les de?partements, sans quoi ils seront asphyxie?s. L'an prochain, le RSA ce sera 60 M supple?mentaires, alors qu'on aura 37 M de dotation en moins. Et ceci alors que nous avons pre?vu de re?aliser 100 M d'e?conomies. Peut-e?tre qu'on arre?tera de payer le RSA si l'Etat ne fait rien. On a la double peine : on est un territoire en difficulte?, avec moins de recettes, plus de cho?mage et oblige? de payer plus de RSA.
Quid des ruches d'entreprises ?
Elles cou?tent 2 M par an...Elles ont vocation a? revenir aux intercommunalite?s. On peut mutualiser au sein des services de de?veloppement e?conomiques existants
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