Hervé PIGNON : "Mon plus grand bonheur : quand mes enfants me critiquent"

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Vous êtes un grand marcheur, quel est votre terrain de prédilection ?
La montagne : le massif du mont Blanc ou le Népal, où je gravis des sommets chaque fois plus haut ; le prochain fait 7 000 mètres. C'est beaucoup de jours de marche avec les Sherpas et les copains de cordée. Nos soirées, on les passe à rire, à raconter des histoires, des devinettes comme quand on était gamin.
On vit dans une civilisation de la propriété, du bonheur matériel. Là-bas, c'est tout le contraire. On revient aux besoins essentiels. Ça pousse à se requestionner sur son fonctionnement quotidien. Et puis on ne triche pas en montagne. Il faut être tellement attentif à l'autre et au milieu naturel qu'on oublie le passé et le futur, on est dans l'instant. C'est une soupape.

Quel rapport entretenez-vous avec la consommation ?
Je suis comme tout le monde, je me déplace, je mange de la viande, je me fais avoir par des promos... Je ne crache pas dans la soupe. Mais avec mon épouse, on se pose en permanence la question de notre empreinte écologique dans tous nos gestes quotidiens.

Dans votre métier, quelle méthode utilisez-vous pour convaincre ?
D'abord la pédagogie, expliquer sans culpabiliser, aussi bien vis-à-vis de mon équipe, que dans des conférences ou en m'adressant aux journalistes. C'est mon côté Ecole normale ! Ensuite vient la résolution du problème. Mais toutes les clés pour limiter les émissions de gaz à effet de serre sont connues, c'est du bon sens. Enfin il faut passer à l'action et jouer collectif. Et là c'est un grand plaisir de faire entrer en résonnance des personnes d'univers différents, de faire se métisser public et privé, entreprises et particuliers, clients et grande distrib...

Qu'aimeriez-vous transmettre à vos enfants ?
J'ai une fille de 22 ans et un garçon de 20 ans, et notre plus grand bonheur, c'est quand ils nous critiquent ! C'est drôle d'être sans arrêt sous le crible de ces personnages ! Mais on se dit qu'on a contribué à façonner leur esprit critique.

Vous regardez la télé ?
Je suis un zappeur, mais tard le soir. Après le repas, c'est beaucoup mails, un peu de lecture – je viens de finir le Routeur des cimes de Yann Giezendanner, sur le routage météo des alpinistes – ou de sport – vélo ou course à pied sur les terrils ou dans les bois –, et puis zapping. Je fonctionne comme une éponge, je laisse rentrer les flux d'images et de sons et ça me suffit. Mais je m'abreuve aussi de la plupart des journaux, j'ai une revue de presse au boulot qui me permet de gagner du temps.

Vous êtes né à Béthune. Que vous évoque la capitale régionale de la culture ?
Béthune 2011 comme Lille 2004, c'est très important. Dès que l'image que la région renvoie est positive, je suis comblé. Et puis la culture, l'art, la fête, les loisirs, c'est de l'économie d'usage, pas de possession. Repenser notre consommation, c'est bien sûr favoriser le recyclage, l'économie circulaire, mais aussi l'immatériel, le partage qui crée des emplois et du bien-être.

Etes-vous de nature optimiste ou pessimiste ?
Optimiste ! A 49 ans, j'ai le bonheur incroyable d'avoir vécu l'appropriation collective de la question du réchauffement climatique. Il y a eu le constat scientifique des années 60-70, l'appropriation politique à Rio en 1992 et Jo'burg en 2002 avec cette fois tout le monde à bord, pays, entreprises, ONG. Ce n'est pas réglé mais le monde entier porte un regard sur la question et discute. Et ça va le faire.


S'il vous était donné d'accomplir un rêve, quel serait-il ?

D'arrêter de considérer l'autre comme un concurrent. Dans une civilisation basée sur la compétitivité, les pauvres, ce sont des concurrents de moins. Notre civilisation fabrique des pauvres et ne tient pas compte de ses limites. Mon rêve, c'est que dans le monde de demain, un et un ne fassent pas deux, mais cinq, dix... comme dans une cordée.

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