"La bataille de l'accompagnement n'est jamais gagnée"

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Les années de mobilisation pour la création d'entreprise paient-elles enfin ?

Le mouvement de fond est bien parti. Le Nord, en queue de peloton il y a quelques années, a d'abord réduit son retard, il rattrape aujourd'hui la moyenne nationale et son objectif est d'être dans le top. Nous sommes dans une région où les acteurs sont fortement mobilisés, tous ensemble, et depuis longtemps. Elle est à l'origine du Réseau Entreprendre, mais aussi des Boutiques de gestion (BDG) . S'y ajoute une deuxième mobilisation interréseaux, avec le plan régional pour la création et la transmission d'entreprises (PRCTE) et ses trois têtes de réseau, les CCI, les chambres des métiers et les BDG. Il a permis d'avancer de façon globale, cohérente, avec des objectifs clairs dont le salon CREER.

N'a-t-on pas tort de se focaliser sur les statistiques de la création et non sur la pérennité?

Le PRCTE prend garde à ce que le soutien aux créateurs ne soit pas du " one shot ". Quels que soient les réseaux, Entreprendre, BDG, Adie, LMI ou les autres plateformes d'initiative locale, tous constatent que l'accompagnement augmente les chances de pérennité de 50% ! La survie moyenne est de 50% à cinq ans, mais elle passe à 75-80% quand elle est accompagnée. Cela se passe de commentaire. Le seul danger consiste à être trop strict au départ sur la sélection des candidats.

La bataille de l'accompagnement est-elle gagnée ?

Elle n'est jamais gagnée. C'est une démarche permanente. En un an ou deux, on peut dégringoler si on réduit les efforts d'accompagnement. Le PRCTE permet justement aux réseaux d'accentuer cette démarche dans la durée. La région est riche de réseaux, de plateformes parfois très modestes comme les Cigales, mais qui font un travail très important, par exemple dans le micro-capital.

Il y a création et création. Sait-on différencier la friterie du coin et la future ETI, porteuse d'emplois et de valeur ajoutée ?

Pour la création, nous sommes plutôt bons. Le taux d'accueil et d'accompagnement est plus élevé qu'ailleurs. Il faut se rendre compte que 95% des créateurs créent leur propre emploi. Seuls 4 à 5% vont générer 15 emplois en moyenne à l'horizon de 7 ans, et moins de 1% vont en créer davantage. C'est lors de l'élaboration du dossier qu'il est indispensable que le créateur soit bien accompagné, pour une bonne identification de son projet. Nos réponses régionales sont pertinentes, avec des comités de sélection composés de permanents mais aussi de chefs d'entreprises. Ce n'est jamais une stricte lecture de banquier.

Un créateur sera-t-il aussi bien accompagné à Fourmies qu'à Lille ?

J'observe qu'une des meilleures statistiques est à Calais, où l'ensemble des acteurs se sont réunis il y a des années dans " Force Calaisis ", c'est très lisible sur le territoire. C'est vrai que dans la métropole existent des outils sans équivalence ailleurs. Mais n'oublions pas qu'en matière de création, nous sommes toujours dans une démarche de proximité, avec une mobilisation d'autant plus forte des acteurs locaux que les régions sont éloignées, avec une grande entraide locale.

Comment analysez-vous le phénomène auto-entrepreneurs qui a dopé les statistiques ?

Ca n'a pas seulement démystifié, ça a décoincé la création d'entreprises. Je me souviens d'une réunion sur les auto-entrepreneurs il y a un an, au fond de la salle, il y avait une femme voilée avec quatre enfants. Elle ne serait jamais venue autrement à la CCI. Mais il faut distinguer les inscriptions des créations réelles. Nous avons mis en place un baromètre spécifique, pour décoder le phénomène. Trop souvent on assimile les auto-entrepreneurs à des créateurs à temps plein, or c'est souvent une activité annexe, un revenu complémentaire. C'est parfois une expérimentation pour préparer une future entreprise. Il faut prendre ce dispositif comme un moyen. C'est un régime social mais pas un statut. L'accompagnement est là aussi important : dans certains cas on peut faire prendre conscience au porteur qu'il a intérêt d'emblée à se mettre en société, car c'est plus adapté et moins cher !

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