"La dépense de R&D a progressé de 23% en 5 ans en région", Stéphane Leleu, délégué régional à la recherche et à la technologie

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Concre?tement, quel est votre ro?le ?
La de?le?gation est charge?e de l’action de l’Etat en re?gion dans les domaines de la recherche, de l’innovation, de la technologie et de la culture scientifique sous la tutelle du Ministe?re de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supe?rieur et de la Recherche. Je suis rattache? au secre?taire ge?ne?ral pour les affaires re?gionales, ainsi que conseiller du recteur pour la recherche. Nous contribuons a? la structuration de la recherche en re?gion via le Parlement du savoir et l’espace prospectif et strate?gique. Nous accompagnons les ope?rations structurantes au travers du volet Enseignement supe?rieur, recherche et innovation du Contrat de plan Etat-Re?gion ou encore les ope?rations du PIA et nous sommes co-instruteur sur les dossiers europe?ens type Feder et Fonds Interreg. La DRRT a aussi un ro?le d’incitation a? l’innovation, a? la valorisation et au transfert de technologies de la recherche publique vers les entreprises a? travers les dispositifs tels que la Satt, les incubateurs, les centres de ressources et plateformes technologiques. Enfin, nous sommes consulte?s pour les expertises scientifiques sur certains dossiers de cre?dit impo?t recherche et nous re?alisons les expertises socio-e?conomiques pour les Conventions Industrielles de Formation par la Recherche, les the?ses Cifre.

 


La re?gion n’est pas bien positionne?e en matie?re de recherche. Pourquoi ce retard ?

La situation en re?gion est contraste?e : Nous sommes la quatrie?me re?gion de France au niveau du PIB, toutefois la de?- pense de recherche dans les entreprises est quasiment au me?me niveau que la de?pense publique, quand en France, les entreprises investissent en moyenne deux fois plus. L’effort de R&D dans le Nord-Pas-de-Calais ne repre?sente ainsi que 0,9% de son PIB, alors que la France est a? 2,2 %. Cette faiblesse est a? mettre en regard de la typologie de son tissu e?conomique positionne? sur des secteurs d’activite?s de moyennement faibles technologies et de production. La situation e?volue cependant de manie?re positive ces dernie?res anne?es, la de?pense de R&D a progresse? de +23% par rap- port a? 2008 soit pre?s de 10 points de plus que la moyenne nationale. En matie?re de recherche publique, la re?gion dispose de beaux atouts, avec un potentiel de chercheurs qui nous place au 8e rang national, avec une pre?sence des grands organismes nationaux de recherche qui reste assez faible me?me si cela tend a? s’ame?liorer.

 


L’Etat me?ne-t-il une politique pour attirer ces labos ?

Chaque organisme me?ne sa strate?gie au niveau national, qui se de?cline ensuite en re?gion. On constate depuis quelques an- ne?es la monte?e en puissance des organismes sur les points d’excellence re?gionale. Par exemple, l’implantation de l’Inria est re?cente et en pleine progression. Le CNRS, qui est l’organisme le plus pre?sent en re?gion, renforce e?galement son implication. Aujourd’hui, la re?gion recense environ 190 laboratoires de recherche publique avec plus de 5 500 chercheurs et personnels de soutien.

 


Dans quels domaines la re?gion tire-t-elle son e?pingle du jeu ?

La re?gion se place au 8e rang national de la volume?trie de publication. Sa contribution est particulie?rement significative en STIC intelligence artificielle, mathe?matiques et recherche me?dicale, en sciences humaines et sciences sociales ou encore en chimie-mate?riaux. On retrouve ces points d’excellence autour des appels a? projets compe?titifs du PIA avec par exemple le label d’excellence sur le diabe?te, sur la maladie d’Alzheimer, les fibres optiques ou encore sur le changement climatique. Les e?quipements d’excellence appuient e?galement ces activite?s. Au total, nous avons 7 Labex et 10 Equipex soutenus par le PIA, ainsi que l’IRT Railenium dans le domaine du ferroviaire et l’ITE IFMAS dans la chimie du ve?ge?tal.

 


Etes-vous confiant sur l’attribution de l’Idex ?

On a toutes les raisons d’e?tre confiant dans les atouts de la re?gion. Cette confiance a e?te? renforce?e en avril dernier par la pre?-se?lection par le jury international. Cela de?montre que le spectre de l’excellence scientifique en re?gion est suffisamment large pour pre?tendre a? une Idex. C’est aussi la reconnaissance du travail accompli depuis 3-4 ans au niveau de la gouvernance qui e?tait un des points faibles des pre?ce?dentes candidatures. L’important maintenant est de poursuivre le travail de construction du dossier et la mobilisation. Elle est tre?s forte de la part de la communaute? scientifique et la force du dossier re?side aussi dans l’engagement du monde socio-e?conomique.

 


Que changera cette attribution pour la recherche re?gionale ?

La dotation sollicite?e repre?sente un peu moins de 600 M€ pour engager la transformation de l’universite? a? l’e?chelle mondiale. C’est un levier extre?mement important, non seulement financier mais aussi par son aspect structurant et transformant. C’est une trajectoire qui est de?finie a? travers cette candidature. Aujourd’hui 34% des chercheurs sont à l’inte?rieur du pe?rime?tre d’excellence. un des objectifs de l’Idex, c’est de passer a? 50%, soit une augmentation significative des e?quipes. Cela va contribuer a? la reconnaissance de la recherche de la re?gion et a? son attractivite?.

 


Le transfert de recherche vers le prive? est encore complexe. Quels sont les dispositifs en place?

Il y en a trois principaux. Les Socie?te?s d'Acce?le?ration du Transfert de Technologie (SATT) mises en place en 2012. Ce sont des interfaces entre la recherche publique et les industriels. Elles financent les phases de maturation des projets et de preuve de concept. France Brevet est un fonds d’investissement spe?cialise? en matie?re de proprie?te? intellectuelle. Il intervient pour valoriser le portefeuille de brevets des entreprises et organismes publics de recherches. Enfin, il y a les structures de diffusion des nouvelles technologies. En re?gion, nous avons le Certia Interface (Agroalimentaire) et l’Apaf (Plasturgie) qui sensibilisent et accompagnent les entreprises vers l’innovation, l’Adrianor (Agroalimentaire), le CITC (technologies sans contact), la plateforme Nouvelles Vagues (produits aquatiques) et Valutec (Transports) qui sont labellisés Centres de Ressources Technologiques qui effectuent en plus des prestations de transfert. Le re?seau des instituts Carnot contribue e?galement a? la recherche partenariale, tout comme les the?ses publiques-prive?s Cifre. Il faut e?galement se re?jouir du de?ploiement de nouvelles Plateformes Re?gionales de Transfert Technologique, comme celles du CEA Tech et de l’Inria Tech.

 


Est-ce qu’on touche aujourd’hui les fruits de la Satt ?

Elle travaille a? la de?tection de technologies dans les laboratoires de ses actionnaires et investit dans leur maturation afin d’en assurer le transfert vers les entreprises. Plus de 300 opportunite?s ont e?te? de?tecte?es dont 70 ont abouti a? un investissement (15M€ au total). une quinzaine de projets sont aujourd’hui ter- mine?s avec cinq transferts effectifs et plus de 40 ne?gociations en cours. Elle est ve?ritablement en phase de monte?e en puissance.

 


Quel sera l’impact de la fusion des re?gions sur la valorisation de la recherche ?

C?a sera une opportunite? pour partager une culture et des approches diffe?rentes. 80% des activite?s de la R&D pi- carde sont porte?es par les entreprises. Il y a de belles synergies a? imaginer et construire. On le voit de?ja? dans le CPER qui porte un appel a? projet commun sur le champ de l'innovation des entreprises.

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