Nicolas Diers, l'Italie dans la peau
Le goût de l'international l'a saisi dès ses premières années. S'il était plutôt cancre en langues à l'école, Nicolas Diers se souvient avec nostalgie de sa jeunesse dans la cité de Jean Bart depuis laquelle sa famille naviguait régulièrement vers la Belgique ou la Grande-Bretagne. Il en a gardé une pratique assidue de la voile -dans des mers plus chaudes! Après des études brillantes qui l'ont conduit de Ginette en prépa commerciale à l'Essec, son parcours prend immédiatement un tour international : un stage de 9 mois aux USA, puis une expérience au Crédit Lyonnais à New York, et un échange avec une business school de Chicago. Le pli est pris. Et le lien avec le Lyonnais ne se démentira plus pendant de nombreuses années.
Alors qu'il devait démarrer avec la banque un VIE en Iran, la révolution islamique en décide autrement et c'est à Caracas qu'il atterrit, sans parler un mot d'espagnol, à la Banco Provincial. Dix-huit mois plus tard, le Lyonnais lui offre une expérience de commercial dans sa toute nouvelle filiale italienne de banque corporate. L'occasion d'apprendre une langue qu'il ne parlait pas davantage, mais aussi de développer une activité, passée en trois ans de 40 à 100 personnes. Et d'y rencontrer son épouse, avec laquelle il aura trois filles. Après une parenthèse parisienne en charge du nucléaire, cap sur Barcelone, au moment où les JO se préparaient. Retour en Italie dès 1988, à l'époque où le Lyonnais acquiert le Credito Bergamasco. En 1992, il revient à la direction générale en France où il s'occupe notamment de la distribution mais aussi des « situations spéciales ». Autrement dit les gros dossiers en difficulté. Avant que ce soit au tour du Lyonnais de connaître le séisme que l'on connaît. Il repart alors en Italie, pour s'occuper de la « defeasance », la commission européenne ayant enjoint à la banque de fermer ses agences étrangères. Une directive qu'il arrive à surmonter en convainquant Jean Peyrelevade et Pascal Lamy de rouvrir dès 2001. Mais en 2005, l'acquisition de la banque, en Italie, par Crédit Agricole Indosuez Italie, met un terme à ce long mariage. Quinze jours plus tard, devenu grand expert de l'Italie, Nicolas Diers est recruté par Natixis Banque Populaire pour diriger sa nouvelle filiale transalpine. En trois ans, il en portera le chiffre d'affaires de 10 à 90 M. Quand la banque lui propose de revenir en France, il décide de rester en Italie, un pays qu'il connait désormais par coeur, et où son carnet d'adresse vaut de l'or. « Or si l'Italie est proche de la France, elle est aussi très différente, beaucoup de règles ne sont pas les mêmes », souligne-t-il. De quoi justifier de se lancer comme consultant indépendant, pour favoriser le business entre les deux pays. « L'Italie ne va pas bien, le monde bancaire italien ne va pas bien, mais il y a possibilité d'opportunités, beaucoup d'entreprises familiales italiennes, sous-capitalisées, recherchent des partenaires », décrypte Nicolas Diers. Un potentiel à exploiter, notamment pour les entreprises du Nord-Pas-de-Calais, estime-t-il. Le quinqua, implanté à Milan, au coeur du business italien, a toujours un fort tropisme affectif pour sa région d'origine, où deux de ses frères occupent des fonctions dirigeantes en vue (Eric, secrétaire général de Pasteur Lille, et Olivier, dirigeant de Lemahieu, à Saint-André). Mais il est surtout convaincu que les caractéristiques proches de l'Italie industrieuse et du Nord entrepreneurial doivent un jour se rencontrer et générer une dynamique gagnante. Visionnaire ?
Olivier Ducuing
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Calais : Tessenderlo cède son usine Calaire à ICIG
Les 200 salariés de l'usine chimique de Calais passent sous le pavillon d'ICIG.
Gilberto d'Annunzio, l'Avventura nordiste de la gastronomie italienne
La Bottega, In Bocca al Lupo, La Bottega Pizza, Via Ristorante, El Ultimo ?... Depuis 15 ans, ce fils dimmigré italien enchaîne les ouvertures de restaurants. Plein dappétit, Gilberto dAnnunzio et double la surface de sa pizzeria, lunique deux toques au Gault Millau de France. Alléchant.
Savime met linnovation sur le tapis (roulant)
Dans un contexte de réduction constante des emballages, la Pme familiale révolutionne le convoyage industriel. Elle a déjà conquis Coca-Cola et la Brasserie de Saint-Omer. Prometteur.
PH Expertise inocule le virus du business aux acteurs de la santé
Martin Blachier, José Guerra, Henri Leleu, Kevin Zarca. Quatre médecins innovent avec une offre dévaluation de limpact des dispositifs médicaux.
Hervé Pignon, directeur de l'Ademe NPDC. "Ne ratons pas le virage de l'économie circulaire!"
Le directeur régional de l'Ademe souligne l'extrême acuité des enjeux environnementaux et n'en occulte pas les difficultés. Mais il développe avec conviction une vision pionnière pour basculer vers un nouveau modèle. Une mutation dont la région Nord-Pas-de-Calais pourrait se servir comme levier économique historique.
Etoile +, moins de papier, plus de business
Développer le business transfrontalier grâce à la dématérialisation, voilà le but du programme Etoile +, qui entre dans le quotidien des entreprises. Ses instigateurs ont créé une communauté dintérêt au sein de la filière numérique wallonne et nordiste.
FP System réchauffe les espaces industriels
Fabien Prouvez. Il a imaginé des chaudières biomasse pour bâtiments industriels.
Le soleil dOpale, le défi sucré de cinq copains patrons
Alain Ducamp. Il croque le créneau du gâteau régional avec La biscuiterie dOpale.
Airflux veut souffler sur toute la France dici 2015
Lille. A laube de ses 30 ans, le pro de l'air comprimé prévoit de créer 75 emplois et de doper son chiffre d'affaires de 50%.