Edito
Ruissellement territorial
Est-ce le début d'une nouvelle dynamique ? L'annonce par le président de la MEL Damien Castelain du lancement d'une nouvelle marque territoriale « HelloLille » fait en tout cas office d'acte fondateur d'un projet collectif qui manquait cruellement. OnlyLyon, SoToulouse, BeBerlin, Iamsterdam, parmi de nombreux autres, ne nous ont pas attendus. Même si l'on peut arguer que le Comité Grand Lille, qui fête son quart de siècle, fut pionnier en France d'une démarche originale et forte issue de la société civile. L'absence quasi-systématique depuis de nombreuses années du premier édile de la capitale régionale aux rencontres mensuelles de cet organisme informel n'a pas aidé à nourrir sa capacité d'être un levier au service de l'attractivité territoriale.
HelloLille saura-t-elle porter ce rayonnement ? Une marque n'est qu'un oriflamme. Derrière ce nom, qu'il va falloir marteler sur tous les tons pour bien l'imprimer dans les esprits comme dans les plans de com des entreprises, des organismes et des collectivités, doit aussi s'exprimer une stratégie commune claire. Lyon a ciblé deux priorités, la chimie et la bioéconomie, comme piliers de son positionnement. Lille veut décliner ses « Eura » dans tous les domaines (santé, technologies, alimentaire, demain matériaux), mais sans oublier l'image, mais aussi le design, dont elle sera capitale mondiale en 2020, sans compter les pôles de compétitivité (dont certains dans le même domaine) et d'excellence.
Force d'entraînement
De quoi donner le tournis même si ces domaines d'expertise ont tous leur légitimité. Et l'autre défi à relever est celui de l'entraînement des autres territoires. France Stratégie relevait dans une étude de novembre 2017 que l’agglomération lilloise faisait partie des métropoles « isolats » avec Montpellier et Toulouse dont le dynamisme économique n'est pas partagé avec les territoires qui les entourent. Pour porter tous ses fruits, HelloLille a vocation à être HelloGrandLille et même Hellhauts-de-France.
Olivier Ducuing
