Patrice Pennel veut transformer Reg en ETI industrielle

Le groupe dirigé par Patrice et Marie-Eve Pennel met la main sur Chaumeca et entend bien poursuivre. Il met le cap sur les 250 salariés à horizon trois ans.
En parallèle, ce fervent défenseur de l'industrie est pressenti pour prendre la tête du Medef régional. Portrait

Qui aurait dit en 2004 que Patrice pennel serait quinze ans plus tard en passe de bâtir une ETI industrielle? "A l'époque, j'étais en culotte courte ! », sourit l'intéressé. Les banques - sauf une - lui tournent le dos. Son groupe, construit à coup de rachats dans l'univers de l'instrument et la machine textiles, a dégringolé alors de 80 à 12 personnes, plombé par la chute irrémédiable du secteur. Il lui reste néanmoins une petite structure, les Vannes Lefebvre. C'est à partir de cette unité que Patrice Pennel, fils et petit-fils d'industriels (Pennel & Flipo), va reconstruire patiemment un petit groupe d'abord spécialiste de la robinetterie in- dustrielle, à Haubourdin. Il reprend Miroux puis Ducroux, le tout étant fusionné en 2011 avec Vannes Lefebvre pour devenir Reg Technology. Les activités s'élargissent ensuite dans le bien d'équipement avec le rachat de SHCI en 2014, à Louvroil (construction mécaniques et ouvrages en chaudronnerie, 22 salariés). Puis Airmat (solutions d'enroulage et déroulage, 35 salariés) à Lens, à la barre du tribunal de commerce, et Distrimix en janvier 2018 (Libercourt, fabrication de centrales à béton). Depuis quelques semaines, Patrice Pennel et sa femme Marie-Eve ont ajouté deux nouvelles flèches dans leur carcois industriel. Woti France (têtes de puits de pétrole), dont les actifs et 8 salariés ont rejoint le siège, et surtout Chaumeca, auprès du tribunal de commerce.

 

132 fiches de salaire

Cet industriel, qui a la particularité d'être le voisin immédiat de Reg à Haubourdin, s'était fait un nom depuis quelques années dans les centrales de biométhanisation. Mais il n'a pu suivre le rythme et s'est pris les pieds dans le tapis. Cette activité de diversification, qui avait mis en lumière l'entreprise nordiste, est désormais mise en sommeil au profit de son métier historique, le traitement des gaz. Reg compte désormais 132 fiches de salaire pour un chiffre d'affaires de quelque 20 M€. Avec 12 recrutements -difficiles- en cours. Les banques suivent aujourd'hui « les yeux fermés », s'amuse le dirigeant, prêt à de nouvelles croissances externes, y compris hors région, avec le cap sur les 250 salariés à horizon trois ans.

 

Comment conjuguer une telle croissance , appelée à accélérer, et des mandats patronaux majeurs? Car patrice pennel préside différentes structures depuis 17 ans, dont l'UIMM  Hauts-de-France depuis trois ans, et la Société Industrielle du Nord. Contacté par Frédéric Motte pour prendre sa succession au Medef régional, quelques jours seulement après le rachat de Chaumeca, il s'est posé un cas de conscience.« On a fait un brainstorming car je suis moi-même déjà à 130% dans l'entreprise, raconte sa femme Marie-Eve. On a décidé un plan d'action qui lui libère du temps en structurant différemment le groupe ». Un gestionnaire de projet rejoint ainsi Reg début juin pour les « services arrières ». Marie-Eve Pennel devient directrice générale et son mari président. « La finance c'est lui, la gestion, c'est moi », résume Marie-Eve. « L'UIMM me prend déjà un tiers de mon temps, si je suis élu, ce sera un mi-temps », anticipe Patrice Pennel.

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