R-Cost vise une croissance météorique

Leurs chemins se sont croisés chez Canon. Mais Arnaud Delalleau et Samuel Serfaty ont lâché les photocopieurs. Avec R-Cost, les deux commerciaux aguerris lancent fin 2009 une centrale d'achats pour Pme. Ils resserrent vite le spectre autour de l'activité print, stockage et télécom. Un choix guidé par la rencontre de deux docteurs en informatique de l'université Jules-Verne d'Amiens, développeurs d'une technologie de sauvegarde de données en "peer to peer", brevetée en Europe et aux États-Unis. Détachés par l'université pour créer la société Ubistorage, les chercheurs signent avec les deux Lillois un accord de distribution exclusif. De 1,1 M€ de CA aujourd'hui, ces derniers visent les 18 M€ dans les trois ans.

Levée de fonds

La technologie prend corps dans un terminal baptisé Noé Box. Sorte de disque dur externe branché sur le réseau de l'entreprise cliente, tout fichier y est automatiquement sauvegardé. Ainsi que sur le réseau global, grâce à l'éparpillement des fichiers en fragments cryptés à travers la communauté des détenteurs de Noé Box. En cas de vol ou destruction, un algorithme informatique reconstitue les fichiers manquants. " La communauté se sauvegarde entre elle ", résume Arnaud Delalleau (photo). R-Cost, qui propose aussi une offre télécom, a essaimé en Midi-Pyrénées début 2011. Luc Bourgain, ancien directeur régional de Paritel Telecom, y a ouvert une réplique avec Thierry Dufour. Les quatre associés s'apprêtent aujourd'hui à racheter chacun 15 % du capital d'Ubistorage. Et espèrent lever 1,5 M€ pour se développer dans les grandes villes de France, puis aux Etats-Unis, en Afrique, aux Emirats... Sur les rangs : Finorpa et Nord Capital Investissement, et la porte reste ouverte. D'une vingtaine de salariés, R-Cost vise la centaine à trois ans. Elle attaque le marché du particulier via un consortium avec Orange et Technicolor. Et lorgne le projet Andromède de " cloud souverain ". L'appétit vient en mangeant.