Apprentissage : Xavier Bertrand prêt à passer la main aux entreprises

Un comité de pilotage va être créé en septembre pour aider les acteurs locaux à s'approprier les nouvelles règles du jeu. Un comité de pilotage va être créé en septembre pour aider les acteurs locaux à s'approprier les nouvelles règles du jeu.

En 2020, le monde de l'apprentissage va connaître une profonde mutation. Fini le régime de l'autorisation administrative préalable, les centres de formation pourront ouvrir librement des formations. Terminés les contrats avec les Régions, le nombre d'apprentis sera le seul critère de financement. "Cela fait des années qu'on essaie de développer l'apprentissage dans notre pays et pourtant il y a aujourd'hui moins d'apprentis qu'en 2012, pointe Antoine Foucher, directeur de cabinet de la ministre du Travail. Nous avons décidé de transformer le système pour passer un cap".

Dans dix-huit mois, les branches professionnelles seront à la manœuvre. Une décision qui fait hurler la plupart des conseils régionaux, qui perdent une compétence essentielle. En avril, leur association nationale, Régions de France, dénonçait "une réforme dangereuse" et estimait que la moitié des CFA étaient menacés de fermeture. Particulièrement remonté, Laurent Wauquiez, le patron d'Auvergne-Rhône-Alpes, qualifie le projet du gouvernement de "folie". À Lille, Xavier Bertrand fait entendre une voix différente. "D'habitude, un élu est le premier à râler quand on lui enlève des compétences, reconnaît-il. Mais je pense que le nouveau système peut être plus efficace car il partira des besoins des entreprises". Alors, le président de Région a décidé de jouer le jeu. Il a même glissé quelques idées dans l'oreille d'Antoine Foucher, qu'il connaît bien : les deux hommes ont travaillé ensemble sous Nicolas Sarkozy, le premier comme ministre, le second comme conseiller technique.

Etats généraux de l’apprentissage
"Je veux que nous soyons prêts dès le vote de la loi", martèle Xavier Bertrand. Pour faire la "pédagogie" de cette réforme encore méconnue, il a convoqué des "états généraux de l'apprentissage" le 13 juin à Lille. Face à un hémicycle rempli comme un œuf, Alain Griset, président de la chambre des métiers, s'est dit heureux de travailler dans une région "qui ne fait pas de la politique politicienne". Un comité de pilotage va être créé en septembre pour aider les acteurs locaux à s'approprier les nouvelles règles du jeu. En faisant voter cette réforme, le gouvernement mise sur une montée en puissance des branches au niveau local. Un sacré pari. Certes des poids lourds comme l'UIMM sont outillés pour peser sur la carte des formations. Mais c'est l'exception : la plupart des 400 branches répertoriées à Paris n'ont pas de présence régionale. "Il y a 25 branches identifiées dans la région et toutes ne sont pas structurées de la même manière", souligne Christophe Coulon, vice-président à l'apprentissage. "Pour certaines branches sous-staffées et sous-dotées, ce sera un grand saut dans le vide", reconnaît-il.

Equité territoriale
La réforme pourrait aussi faire des victimes. Les CFA les moins vigoureux, situés en milieu rural ou spécialisés dans des secteurs peu attractifs, s'inquiètent. Aujourd'hui, la Région les soutient même quand ils comptent des places vacantes. Demain, seules les places occupées seront financées. "Oui, ça va bousculer le système. S'il n'y a pas de jeunes et pas d'entreprises, ce sera financièrement compliqué", assume Antoine Foucher. La Région promet d'être attentive à l'équité territoriale de l'offre de formation. "On passe de la place du conducteur à celle du passager mais cela ne signifie pas que nous resterons silencieux", avertit Xavier Bertrand.

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