Antoine Roucoules. L'acquéreur de Droulet veut relocaliser en France

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La valeur de l'entrepreneur n'attend pas le nombre des années. C'est à 21 ans, alors qu'il n'était encore qu'en seconde année de l'Icam qu'Antoine Recoules lance Help.tec, une société de dépannage informatique. A l'issue de l'école en 2005, il intègre comme gérant salarié Droulet Industries, une Pmi spécialisée dans la sous-traitance mécanique. Tout en jetant encore un oeil sur sa petite entreprise qu'il confie à un salarié avant de la lui revendre finalement en 2010, lorsqu'il reprend 100% de Droulet Industries. "La gestion de cette Pme me passionne, même si elle conserve une taille modeste avec ses 13 salariés".

Première mission : assurer la sortie de zone franche. "Pas facile de se retrouver du jour au lendemain avec 300 000 € de charges en plus", souligne le jeune dirigeant. Le résultat est forcément tronqué. Refonte de la stratégie commerciale, mise en place de la flexibilité des horaires dans l'atelier, installation de l'ERP, obtention du Sésame Iso 9001 indispensable pour rentrer chez certains donneurs d'ordres comme Bombardier : toutes les structures ont été remises à plat. "En cinq ans, nous sommes passés de l'ère artisanale à l'ère industrielle". Résultat : de nouvelles fabrications comme des arbres de transmission pour le téléphérique du Mont Blanc, des axes de roues pour le métro de Chicago,des corps de vannes pour le premier EPR en Finlande...Le nombre des clients a doublé et le chiffre d'affaires est passé de 860.000 à 1,2 million d'euros.

Production relocalisée en France

La situation aurait pu se prolonger ainsi longtemps, n'étaient la crise de 2009 et un besoin pressant de liquidités pour l'achat de deux nouveaux centres de tournage, d'une valeur de 400 000 €. Des unités capables d'usiner des pièces d'un diamètre de moins de dix centimètres jusqu'à deux mètres de long. "Grâce à ces machines qui ont triplé notre productivité, nous avons récupéré certains marchés de robinetterie industrielle partis en République Tchèque vers la fin des années 90". En contrepartie, Droulet gère en interne un stock tampon de plusieurs centaines de pièces par référence pour livrer sous 48 heures ce fournisseur qui pèse 20 % du chiffre d'affaires.

A 64 ans, Patrice Wattinne, l'actionnaire majoritaire de Droulet, désireux de passer le relais, cherche un repreneur capable d'assumer le financement du nouveau matériel. Antoine Roucoules n'est pas seul sur les rangs. Deux concurrents sérieux se présentent. L'un est intéressé par de nouvelles parts de marché, l'autre par une complémentarité de métier. "J'étais le plus jeune, mais avec moi, il était certain que je n'allais pas désosser l'entreprise pour en retirer un intérêt financier".

Trouver le bon montage financier

Antoine Roucoules fait d'abord le tour des banques. "Certaines n'ont même pas pris la peine de me répondre". Il réussit finalement à constituer un tour de table de 300 000 €, le renforcement en fonds propres nécessaire pour consolider l'exercice 2009 et assurer la mise en oeuvre des deux machines achetées en leasing. Lui-même verse 100 000 € grâce à une entrée au capital d'Autonomie Solidarité et un prêt sur l'honneur de LMI, 100 000 € sont apportés en prêt participatif par Finorpa et le reste est emprunté auprès du Crédit Agricole. "J'ai eu la chance d'être bien accompagné. Le soutien de ces structures a contribué à lever d'autres fonds et à obtenir la garantie d'Oséo". Pour la reprise elle-même, une première avance dont le montant est conservé secret, a déjà été versée. Le reste sera calculé en fonction des résultats de Droulet sur les cinq prochaines années.

Le dirigeant est confiant. L'exercice à cheval sur 2009 et 2010 s'achèvera sans doute en baisse de 8 %. Une vraie performance quand on sait que les industries mécaniques ont dévissé de 30 %. Les prévisions 2010, en hausse de 10 %, devraient retrouver le rythme de croisière d'avant crise.

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