Softthinks, l'ange gardien de nos ordinateurs

Ne dites pas à Olivier Ledoux que la société qu'il a créée en 2000 est exceptionnelle, il la croit normale. Pourtant, l' entreprise qui vient de fêter ses dix ans n'est pas banale, pas plus que son président aux allures toujours juvéniles malgré ses 46 ans. A peine créée par cet autodidacte pur jus, Softthinks décroche le prix du meilleur logiciel à un salon professionnel à Monaco. Quelques mois plus tard, rebelote, mais cette fois à Phoenix, Arizona. Et dans la foulée, la société qui a fait entrer CIC Investissement Nord à son capital obtient ni plus ni moins le marché du géant Hewlett-Packard! La SSII de Villeneuve d'Ascq compte alors ... moins de dix personnes. Dix ans plus tard, ils sont 38. La trouvaille de la société nordiste ? Une application qui permet de restaurer très rapidement les systèmes d'exploitation en perdition.

Olivier Ledoux a la création d'entreprise dans le sang. Il vient de lancer une nouvelle structure, spécialisée en domotique. Le dirigeant promet un grand coup de jeune dans ce domaine où on est "à l'âge zéro" selon lui. La nouvelle société vise à créer une nouvelle interface permettant de gérer toute la maison "pour quelques centaines d'euros". Avec des ambitions "extrêmement ambitieuses".

Depuis dix ans, Softthinks n'a jamais cessé d'innover, d'améliorer ses produits, de compléter ses gammes, en investissant lourdement en R& D. Avec quelques fautes de jeunesse. Exemple : la société a été la première au monde à mettre en oeuvre un système de sauvegarde à partir d'un disque, mais sans le breveter, car des conseillers à l'époque l'avaient assuré que ce n'était pas brevetable. "Un an et demi après, on a vu un gros acteur informatique asiatique à qui nous avions présenté le produit et qui nous avait copié. Nous n'avons rien pu faire", déplore le dirigeant, qui a retenu la leçon et qui brevète désormais tous azimuts.

La société continue à engranger des réussites sur ses produits historiques, le PC Angel (restauration) et le SDS (déploiement). Elle vient notamment de signer en 2009 un marché historique avec le géant Dell, dont elle gère désormais le système de restauration sous licence.

La société a par ailleurs élargi sa gamme vers le service après vente. Elle a d'ailleurs signé en 2009 avec Darty : son logiciel équipe désormais tout le SAV de l'enseigne, entraînant, aux dires d'Olivier Ledoux, des gains de productivité "gigantesques". De quoi séduire d'autres groupes de distribution spécialisée, certains contacts étant très avancés.
Softthinks a par ailleurs développé des logiciels dits de migration: on récupère d'un simple branchement l'ensemble des données automatiquement et en un rien de temps.
Ces produits sont totalement méconnus du grand public, mais cette situation ne va pas durer.

Clé USB intelligente

Softthinks a plusieurs gros projets dans sa manche. Le premier est un produit inédit, qui a d'ailleurs fait l'objet du dépôt d'un brevet mondial : le logiciel SDS on line. Autrement dit, n'importe quel ordinateur, bien qu'en panne, pourra se connecter sur le web et se faire réparer en ligne.

Autre innovation, le PC Angel One. Ce logiciel destiné au grand public va permettre de sauvegarder les données de façon automatique mais aussi d'afficher tout l'historique de la vie de chaque dossier. La commercialisation est imminente. Tertio, Softthinks va lancer un petit module baptisé ST Undelete, permettant par exemple de récupérer des photos perdues.
Enfin, last but not least, la société implantée au parc de la Haute borne prépare un produit qui devrait faire du "buzz": le "smilekey" (nom déposé) va révolutionner la clé USB. Le système permet en trois clicks de programmer sa clé afin qu'elle charge automatiquement les données dans le bon dossier de l'ordinateur, sans la moindre manipulation. Il suffit de la brancher sur le port USB. "Ca coûtera trois francs six sous. Nous sommes déjà en contact avec des fabricants mais aussi des distributeurs intéressés", explique Olivier Ledoux.

Autant de perspectives qui laissent prévoir un relais de croissance puissant. La pme devrait au moins doubler son chiffre d'affaires de 10 millions de dollars (réalisé à 90% à l'international) dans les trois ans.