Florent Guigue, Emergeances : "Il faut faire tomber les mythes"

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Un quart des entreprises avec un patron de plus de 55 ans : n'est-ce pas inquiétant ?
La problématique de la transmission est l'objet d'un certain nombre de mythes qu'il faut clarifier. Le premier est de penser que la transmission des entreprises est liée à notre pyramide des âges nationale. Avoir 60 ans pour un chef d'entreprise ne l'oblige pas à partir en retraite ! La transmission est donc avant tout un acte de bonne gestion de la vie d'une entreprise plus que celle de l'âge de son dirigeant.
Le deuxième mythe est de croire que les reprises sont principalement le fait des personnes physiques. La plupart des reprises d'entreprises de 10 à 500 salariés (le coeur du marché de la transmission des Pme) sont faites par des opérateurs personnes morales sous un format d'intégration horizontale (confrères, concurrents) et/ou verticale (clients, fournisseurs), et 80% de ces opérations se font de gré à gré et ne sont donc pas visibles par les repreneurs individuels.

Il semble qu'il y ait beaucoup de candidats à la reprise et peu d'affaires qui se concrétisent. Pourquoi ?
La structure du marché régional : nous avons environ 200 à 220 repreneurs inscrits pour 150 actifs, et 40 opérations visibles par an !
Un des clichés pour les repreneurs personnes physiques est de croire qu'il suffit d'avoir suivi une bonne école de commerce pour reprendre avec succès une entreprise de 20 personnes. Or ces sociétés ont souvent un savoir-faire très technique que le repreneur doit maîtriser, car beaucoup d'entre elles n'ont pas la taille suffisante pour disposer d'un management intermédiaire qui pourrait porter ce know-how.
Je relève aussi le mythe absolu du repreneur personne physique qui croit pouvoir trouver une entreprise " qui crache beaucoup ", évoluant sur un secteur de niche, en B to B, et qui ne coûte pas cher... Autant essayer d'acheter une grande maison à volets bleus et piscine donnant sur la mer à un prix bon marché !


Les chiffres des CFE laissent apparaître un net repli des transmissions entre 2007 et 2009. Faites-vous le même constat ?

Je n'ai pas noté de recul des opérations avec la crise, même si les conditions bancaires se sont contractées. 2009 a au contraire été pour moi une année extraordinaire. Les entreprises qui vont bien ont beaucoup de cash, et sont dans une logique de croissance externe car il y a beaucoup d'opportunités, alors que la croissance organique est devenue très chère. Et je souligne aussi que le Nord, dont je ne suis pas originaire, présente une vraie originalité : c'est la force de ses réseaux et de son organisation. La formation consulaire " 5 jours pour reprendre ", c'est innovant ; Entreprises et Cités et l'IRD sont uniques en France, par exemple.
Ce qui manque, ce sont des ETI. Les moyens opérationnels de chasser existent et pour réussir, il faut raisonner plus large que le Nord-Pas-de-Calais dans les acquisitions, afin de construire de vrais groupes intermédiaires.


*Emergeances est un cabinet spécialisé en conseils, cessions et acquisitions, partenaire d'Altheo et membre fondateur du réseau Francession.

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